
Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) dénonce un viol collectif commis par des agents dominicains sur une migrante haïtienne près de l’aéroport Las Americas et alerte sur les violences récurrentes à l’encontre des femmes haïtiennes en République Dominicaine.
Dans une note du vendredi 5 septembre 2025, le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur les humiliations et violences subies par les migrants haïtiens en République Dominicaine, en particulier les femmes. Selon l’organisation, le 29 juillet dernier, cinq membres des forces de l’ordre dominicaines ont participé à un viol collectif sur une migrante haïtienne non loin de l’Aéroport international Las Americas.
La victime, selon ses déclarations, avait été interpellée sur l’Avenue de l’Espagne alors qu’elle quittait l’aéroport. Les agents lui auraient demandé son passeport, qu’elle n’avait pas sur elle car il se trouvait à l’Ambassade des États-Unis pour des démarches administratives. Après avoir insisté, les agents l’auraient forcée à les conduire à son domicile pour vérifier le document. En route, ils l’ont emmenée de force à Tres Ojos, où elle a été dépouillée de 1 000 dollars et 10 000 pesos. Deux policiers l’auraient ensuite transportée vers un autre lieu avant de la conduire dans les bois de Faro a Colón pour y commettre le viol collectif.
Le GARR condamne cette agression « ignoble » et dénonce un phénomène récurrent de violences sexuelles à l’encontre des femmes haïtiennes, souvent couvert par l’impunité au sein des forces dominicaines.
L’organisation rappelle d’autres cas marquants, comme le viol de Stephy Graph Cadichon par un agent dominicain en septembre 2023 à Las Americas, ou celui d’une fillette de 14 ans en avril 2024, illustrant un climat de prédation sexuelle et de violences structurelles contre les femmes et filles migrantes haïtiennes.
L’organisation regrette également le silence des médias dominicains sur ces crimes, qui sont souvent étouffés ou minimisés. Le GARR appelle la chancellerie haïtienne et les organisations de défense des droits humains, en Haïti et en République Dominicaine, à suivre de près ce dossier pour assurer réparation à la victime et que les auteurs répondent de leurs actes.
L’organisation exhorte aussi l’État haïtien à renforcer ses représentations diplomatiques afin de mieux protéger ses ressortissants en difficulté.
Depuis quelque temps, les Haïtiens subissent d’énormes exactions. Le gouvernement dominicain, en pleine phase de déportation massive des Haïtiens, voit se répéter des cas de viols, de meurtres et de vols. S’agit-il d’actes délibérés dont le but serait de décourager la présence haïtienne sur le sol dominicain ? Ce sont des questions que se posent de nombreux observateurs pointant du doigt en même temps la diplomatie haïtienne dans son incapacité à défendre les droits des ressortissants haïtiens à l’étranger.
Wideberlin Sénexant
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