PubGazetteHaiti202005

Fanmi Lavalas plaide pour une nouvelle transition le 7 février sans le CPT

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À moins de trois mois du 7 février 2026, date fatidique de la fin de la transition en cours, la scène politique haïtienne s’enflamme une nouvelle fois. Après les positions exprimées par plusieurs dizaines de structures politiques dont celles d Claude Joseph, dirigeant de EDE et Jean Charles Moïse, leader de Pitit Dessalines, c’est désormais Fanmi Lavalas, parti fondé par l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, qui exige la mise à l’écart du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). 

C’est dans une note rendue publique le 12 novembre 2025, que la formation politique, représentée au CPT par l’architecte Leslie Voltaire et qui détient le ministère des Travaux publics, Transports et Communications (TPTC), qualifie sans détour la transition de « désastreuse » et affirme qu’elle n’a pas répondu aux aspirations du peuple haïtien.

La note prend la commémoration de Vertières, symbole de la lutte pour la liberté et la dignité, comme pretexte pour établir un parallèle entre cet héritage héroïque et la réalité actuelle. Il estime que la situation du pays ne ressemble pas aux idéaux des ancêtres.  Le parti reproche au CPT d’avoir échoué à garantir des conditions de vie dignes. 

Fanmi Lavalas souligne également l’inaction et la désorganisation des autorités face aux catastrophes récentes, notamment lors du passage meurtrier de l’ouragan Mélissa, qui a ravagé plusieurs régions  du pays dont Petit-Goâve et endeuillé de nombreuses familles. Selon la note, l’incapacité du CPT à anticiper, gérer ou même réagir correctement à cette tragédie illustre la faillite globale de la transition.

Fanmi Lavalas va plus loin en affirmant que le peuple n’a plus confiance dans un leadership qui, selon lui, a fait preuve de légèreté, d’improvisation et d’indifférence. Le parti estime que le pays se retrouve, après deux années de transition, dans un état plus alarmant encore qu’au début du processus. L’insécurité grandissante, l’absence de progrès électoraux, la paralysie institutionnelle, les promesses non tenues et les divergences au sein même du CPT forment, selon eux, un tableau d’échec total. 

Dans ce contexte, le 7 février 2026 ne peut devenir une prolongation déguisée du mandat du Conseil Présidentiel, selon Fanmi Lavalas. Pour le parti politique, cette date doit marquer une rupture définitive.

Le parti de Jean Bertrand Aristide croit que « des gens honnêtes doivent prendre la direction du pays le 7 février prochain », en remplacement du CPT dont le mandat arrive à échéance.

Cependant, malgré la fermeté de cette position, Fanmi Lavalas ne propose aucun dispositif concret pour remplacer le CPT. Pour l’heure, la formation de Jean-Bertrand Aristide choisit donc de dénoncer sans dévoiler le mécanisme de sortie de crise qu’elle appelle de ses vœux.

Alors que l’échéance du 7 février approche, cette position de Fanmi Lavalas ouvre une nouvelle phase d’incertitude politique. Les prochains mois détermineront si ce front anti-CPT mènera à une recomposition de la transition ou à une crise institutionnelle plus aiguë encore.

Par: Daniel Zéphyr

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