Lors de l’ouverture du IVᵉ Sommet de la Communauté des États de l’Amérique Latine et de la Caraïbe (CELAC) et de l’Union Européenne, tenu à Santa Marta, en Colombie le 9 novembre 2025, Smith Augustin a fait un diagnostic de la situation sécuritaire en Haïti tout en appellant les pays partenaires d’Haïti à l’accompagnement et l’encouragement du processus électoral.
Dans son allocution, Smith Augustin a salué « la volonté partagée de nos deux régions de construire des ponts durables entre l’Amérique Latine, la Caraïbe et l’Europe ». Il a exprimé sa « profonde gratitude » au président colombien Gustavo Petro, qualifié de « gran amigo de Haïti », pour l’accueil réservé à la délégation haïtienne et pour « l’organisation exemplaire de cette rencontre ».
Smith Augustin reconnait que la République d’Haïti traverse « l’une des épreuves les plus difficiles de son histoire contemporaine ». Pourtant, précise-t-il, « Haïti n’est pas un danger pour la région sinon une victime de la criminalité transnationale en raison de la fragilité de ses institutions et de sa position géographique ».
Selon lui, le pays fait face à des réseaux criminels internationaux alliés à des groupes armés opérant sur le territoire. Malgré tout, des progrès sont observés. « Des zones jadis dominées par la violence accueillent progressivement le retour des populations. L’espoir n’est pas total, il est encore fragile, mais bien réel », se rejouit-il.
Le représentant du Conseil Présidentiel de Transition a également salué « le déploiement de la Force pour la Répression des Gangs (FRG), autorisé par la résolution 2793 du Conseil de sécurité des Nations Unies ». Il a réitéré « un soutien financier et logistique accru de tous nos partenaires internationaux pour garantir sa pleine efficacité opérationnelle ». Cet appel, a-t-il souligné, s’adresse « à tous les pays membres de la CELAC et de l’Union Européenne ».
M. Augustin a aussi insisté sur la nécessité d’une coopération régionale pour endiguer le trafic illicite d’armes et de munitions, qui alimente la violence en Haïti ». Sur le plan national, il a mis en avant les efforts visant à « renforcer la capacité opérationnelle de nos institutions de défense et de sécurité » par la formation, l’équipement moderne et la construction d’infrastructures adaptées.
Le conseiller présidentiel a salué la coopération de l’Union Européenne à travers « le NDICI (Nouvel Instrument de Coopération au Développement), la clôture du Fonds Européen de Développement (FED), et les perspectives d’investissement ouvertes par le programme Global Gateway ».
Ces instruments, a-t-il reconnu, traduisent « l’engagement durable de l’Union Européenne à soutenir le peuple haïtien dans les domaines de la gouvernance, de la résilience institutionnelle, de la sécurité alimentaire, de l’éducation, du développement local et de la transition écologique ».
Smith Augustin a précisé que, malgré les difficultés sécuritaires, certaines régions du pays demeurent prêtes à accueillir des investissements : « Les régions du Nord et du Sud du pays demeurent cependant ouvertes à l’investissement externe ». Il a évoqué la structuration de « pôles de développement intégrés », axés sur « l’agriculture durable, l’énergie propre, la formation technique, le tourisme et les infrastructures régionales ».
Mais c’est surtout sur la question démocratique que le membre du Conseil Présidentiel de Transition a lancé un appel vibrant à la communauté internationale. « La stabilisation d’Haïti ne saurait se concevoir sans un retour à l’ordre démocratique », a-t-il déclaré.
Selon ses garanties, le Conseil présidentiel de transition travaille activement « à la préparation d’élections inclusives, transparentes et crédibles, condition essentielle au rétablissement de la confiance et de légitimité institutionnelle ».
« Des efforts importants ont été entrepris pour mobiliser les ressources internes nécessaires. Ainsi, une grande partie du budget requis pour la tenue des scrutins a déjà été dégagée sur les fonds nationaux », soutient Smith Augustin appellant tout aussi les partenaires d’Haïti à accompagner ce processus et à l’encourager.
Entre-temps, aucune date n’est encore retenue pour l’organisation du scrutin. Le projet de décret électoral a été dévoilé. Il a suscité déjà pas mal de remous. Avant ou après 7 février? Personne ne connait la réponse pour la réalisation des prochaines joutes électorale. L’incertitude plane encore.
Par: Daniel Zéphyr
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