Adopté en Conseil des ministres le jeudi 18 décembre 2025, un décret révisant l’organisation et le fonctionnement du Ministère à la Condition féminine et aux Droits des femmes (MCFDF) marque un tournant important dans la politique publique en faveur des droits des femmes en Haïti. Portée par la ministre Pedrica Saint Jean, cette réforme vise à adapter le ministère aux exigences actuelles de gouvernance, à corriger des faiblesses structurelles anciennes et à renforcer sa capacité à agir efficacement pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
Le Conseil des ministres a officiellement adopté, le jeudi 18 décembre 2025, un décret portant révision du cadre organisationnel et fonctionnel du Ministère à la Condition féminine et aux Droits des femmes. Saluée par plusieurs acteurs institutionnels et associatifs, cette décision est perçue comme une avancée majeure dans la consolidation des droits des femmes et dans la modernisation de l’administration publique haïtienne. Elle intervient au moment où les enjeux d’égalité de genre, de gouvernance et de performance de l’État sont au cœur des attentes sociales.
Selon un communiqué publié par le MCFDF, le nouveau décret révise celui du 22 décembre 2005, qui régissait jusque-là l’organisation et le fonctionnement du ministère. Après près de vingt ans d’application, ce cadre juridique était jugé inadapté face aux réalités actuelles et aux nouvelles exigences de l’action publique. La réforme entend ainsi corriger des insuffisances juridiques et administratives identifiées depuis plusieurs années, tout en dotant le ministère d’outils plus efficaces pour remplir sa mission.
Porté dès 2022 sous le gouvernement précédent, le projet de révision n’avait jamais abouti. Son adoption en 2025 est donc présentée comme l’aboutissement d’un long processus de plaidoyer institutionnel et politique. Pour le MCFDF, il s’agit d’un signal fort envoyé par le Conseil présidentiel de transition et le gouvernement, traduisant une volonté de renforcer la place des droits des femmes dans l’architecture de l’État haïtien.
Dans son communiqué, le Ministère à la Condition féminine et aux Droits des femmes a tenu à féliciter le Conseil présidentiel de transition (CPT) ainsi que l’ensemble du gouvernement pour l’adoption de ce qu’il qualifie de « décret de haute importance ». Le ministère estime que cette réforme répond à un double impératif : celui de la légalité et celui de l’efficacité administrative. Elle s’inscrit également dans une perspective de bonne gouvernance, de transparence et de performance publique.
Concrètement, le nouveau cadre vise à renforcer la capacité opérationnelle du MCFDF, notamment dans la conception, la coordination et la mise en œuvre des politiques publiques liées à l’égalité entre les femmes et les hommes. Il ambitionne aussi de favoriser l’intégration systématique de l’approche genre dans les politiques nationales, un enjeu central pour réduire les inégalités structurelles qui persistent dans la société haïtienne.
La ministre Pedrica Saint Jean, à l’origine de cette réforme, est saluée pour son engagement dans ce dossier. Selon le communiqué de presse, elle a mené un travail soutenu afin de faire aboutir ce texte, présenté comme une adoption « historique » lors du Conseil des ministres du 18 décembre 2025. Pour ses proches collaborateurs, cette réforme témoigne de sa volonté de doter le ministère d’un cadre moderne, cohérent et adapté aux défis contemporains.
Au-delà de l’aspect administratif, l’adoption de ce décret est perçue comme une étape décisive dans la restructuration du MCFDF. Elle doit permettre au ministère d’assumer pleinement son rôle dans la réforme de l’État haïtien, en renforçant sa capacité à promouvoir les droits des femmes, à lutter contre les discriminations et à soutenir la participation des femmes à la vie politique, économique et sociale du pays.
Toutefois, des défis demeurent. L’effectivité de cette réforme dépendra largement de sa mise en œuvre concrète, des ressources allouées au ministère et de la volonté politique de traduire les principes du décret en actions tangibles sur le terrain. Les organisations de défense des droits des femmes appellent déjà à une vigilance accrue pour que ce nouveau cadre ne reste pas lettre morte.
Arnold Junior Pierre
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