Le 16 décembre 1990 demeure une date fondatrice de l’histoire politique haïtienne. Trente-cinq ans après l’élection de Jean-Bertrand Aristide — première alternance démocratique après près de trois décennies de dictature — Haïti s’interroge sur le chemin parcouru et sur les promesses encore inachevées de cette victoire populaire.
Ce mardi 16 décembre 2025, le conseiller présidentiel Leslie Voltaire a ravivé la mémoire de cet événement à travers un message publié sur son compte X (anciennement Twitter). Il y rappelle que, ce jour-là, « le peuple haïtien a exercé, dans sa pleine souveraineté, son droit de choisir son destin ». Le 16 décembre 1990 avait marqué un tournant historique : pour la première fois, des millions d’Haïtiens, longtemps exclus de la vie politique, portaient Jean-Bertrand Aristide à la présidence par un vote massif, mettant fin à près de trente ans de dictature et de répression.
Trente-cinq ans plus tard, la portée symbolique de cette date contraste avec la réalité actuelle. Coups d’État, transitions politiques répétées, crises institutionnelles, violences armées et affaiblissement de l’État de droit ont fragilisé les acquis démocratiques issus de cette victoire populaire. La question « ki kote nou ye ? » résonne avec force dans une société marquée par l’insécurité, la méfiance envers les institutions et l’absence d’élections régulières.
Pourtant, comme le souligne le conseiller présidentiel Leslie Voltaire, la mémoire du 16 décembre 1990 demeure une obligation collective. Honorer cette date, c’est rappeler que la démocratie n’est jamais acquise, qu’elle se défend au quotidien et qu’elle exige justice, transparence et participation citoyenne. À l’heure où Haïti cherche encore les voies d’une stabilité durable, ce rappel historique invite à transformer l’héritage de 1990 en actions concrètes pour bâtir une société plus juste, inclusive et porteuse de paix.
Arnold Junior Pierre
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