Le parquet de Saint-Domingue exige une caution de 50 millions de pesos à chacun des quatre membres de l'Institut Léonard de Vinci arrêtés dans le cadre de la mort de Stéphora Anne-Mircie Joseph, une jeune haïtienne âgée de 11 ans, survenue le 14 novembre dernier en République Dominicaine. Il est requis également leur détention provisoire, selon le journal dominicain Listin Diario.
Le dossier concernant le décès de Stéphora se poursuit en République Dominicaine. Après l’arrestation de quatre membres de l'Institut Léonard de Vinci accusé « d'homicide involontaire », il est exigé à chacun d’eux une caution de 50 millions de pesos par l'intermédiaire d'une compagnie d'assurance spécialisée. Les accusées sont interdites de quitter le territoire sans autorisation judiciaire préalable, l'obligation de se présenter régulièrement devant le parquet et la pose d'un bracelet électronique.
Le parquet a maintenu que les mesures coercitives susmentionnées étaient les plus appropriées et proportionnées aux faits allégués, conformément à l'article 226, paragraphes 1, 2, 4 et 5 du Code de procédure pénale, rapporte Listin Diario.
« L'affaire a été qualifiée d'homicide involontaire, ce qui constitue une violation de l'article 319 du Code pénal dominicain. Elle a également été qualifiée d'abandon et de maltraitance d'enfants et d'adolescents, en raison d'un comportement caractéristique des dispositions de l'article 351-2 du Code pénal dominicain. Le comportement des accusés révèlent également des dispositions de l'article 14 de la loi 136-03, le Code pour la protection et les droits fondamentaux des enfants et des adolescents », indique le communiqué de presse du parquet.
La justice dominicaine exige la détention provisoire de quatre membres
Le parquet de Saint-Domingue a annoncé l’arrestation de Yris del Carmen Reyes Adames, directrice administrative de l'Institut Léonard de Vinci ; Gisela González, coordinatrice générale et conseillère auprès de la direction ; Francisca Josefina Tavarez Vélez, conseillère ; et Vilma Altagracia Vargas Morel, coordinatrice du lycée, dans un communiqué le samedi 6 décembre dernier.
Dans ce communiqué, le parquet précise que « la fillette a trouvé la mort dans l'une des piscines du ranch Los Caballos, où elle avait été emmenée en excursion avec d'autres élèves de l'école Leonardo Da Vinci, située sur la route Don Pedro à Santiago de los Caballeros ».
Il dit disposer « d'éléments prouvant que 87 enfants ont été conduits au ranch avec seulement trois accompagnateurs, sans aucune mesure de sécurité ni considération pour la profondeur des piscines. Aucun gilet de sauvetage n'a été fourni et les parents ou tuteurs n'ont pas été consultés quant aux compétences nageuses des enfants. Les accompagnateurs n'ont pas non plus exigé le port du gilet de sauvetage». De plus, les autorités dominicaines ont évoqué une vidéo, selon laquelle, elles ont constaté une « négligence extrême » de la part des personnes qui accompagnaient Stéphora, ainsi que celles qui ont participé à l’organisation de cette sortie.
La justice dominicaine a dénoncé la négligence des responsables de l’établissement.
Cette enquête a été réalisée par le procureur général adjoint Wilson Camacho et la procureure Olga Diná Llaverías, respectivement à la tête de la Direction générale des poursuites du parquet et de la Direction nationale de l'enfance, de l'adolescence et de la famille (Dinnaf) sous les ordres de la procureure générale de la République dominicaine, Yeni Berenice Reynoso, rapporte le communiqué.
Scène tragique et silence des responsables de l’école
Stéphora Anne-Mircie Joseph, élève brillante de l’Institut Leonardo Da Vinci, à Santiago, participait à une excursion scolaire dans un ranch privé situé à Gurabo, dans le nord de la République dominicaine. Selon les premières informations, la sortie comprenait notamment l’accès à une piscine. Sa mère, Lovelie Joseph a reçu un premier appel lui indiquant que sa fille avait fait un malaise. Peu de temps après, elle a reçu un autre appel, la plongeant dans une inquiétude totale .
À son arrivée sur les lieux, la scène qu’elle découvre est, selon ses mots, « chaotique ». Présence policière renforcée, ambulances, agitation inhabituelle : « J’ai compris que quelque chose de grave s’était produit », raconte-t-elle. Aucun responsable de l’établissement scolaire ne lui fournit alors d’explications claires. « C’est finalement un policier qui m’a annoncé que ma fille était décédée », témoigne Mme Joseph, encore marquée par ce moment. Les autorités évoquent une noyade, mais sans livrer de compte rendu détaillé des faits.
La mort de Stéphora, décrite par sa mère comme une élève modèle, régulièrement parmi les meilleures de sa classe, a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux et plongé plus d’un dans l’indignation. De nombreux citoyens haïtiens, dont des artistes, des influenceurs ont publié des vidéos sur la plateforme TikTok pour réclamer justice pour Stéphora et demander aux autorités dominicaines d’éclaircir les faits.
Les autorités haïtiennes exprimant leur solidarité à la famille de Stéphora avaient exigé aux autorités dominicaines de mener une enquête approfondie en vue d’élucider les faits.
Daniella Saint-Louis avec Listin Diario
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