Le Collectif Défenseurs Plus a présenté ce mercredi 19 novembre 2025 un rapport d’enquête réalisé dans quatre camps de Personnes Déplacées Internes (PDI) de la région métropolitaine de Port-au-Prince. Ce rapport dresse un état sombre des conditions de vie des PDI.
Le Collectif Défenseurs Plus a diligenté une enquête durant le mois de septembre et le commencement d’octobre 2025 sur les conditions de vie et le respect des droits fondamentaux des personnes déplacées dans le pays en raison des violences des gangs. Cette enquête a été effectuée dans quatre camps de PDI, dont celui de Médecins Sans Frontières situé à Delmas 33, du Ministère des Affaires Sociales et du Travail , de la République Équateur, et du Ministère des Travaux Publics Transports et Communications. Le rapport a été présenté ce mercredi.
Selon le responsable des affaires juridiques de l’organisme, Ulrick Tintin, les résultats ont permis d’évaluer la gravité de crise humanitaire dans les différents camps. Il a dressé un état sombre de la situation. Les mauvaises conditions de logement des victimes, la vulnérabilité des abris et le non-respect de l’intimité des familles sont préoccupants.
« Dans certains camps, comme le MTPTC et la République équateur les conditions de vie atteignent un niveau intolérable , l’eau s’infiltre dans les tentes lorsqu’il pleut, obligeant les habitants à attendre la fin des pluies pour sécher leurs abris », déplore Ulrick.
Il a également tiré la sonnette d’alarme sur la situation sanitaire et hygiène déplorables des victimes et leur santé psychologique.« La majorité des victimes souffrent des problèmes psychologiques », déplore-t-il.
Compte tenu de l’urgence, le Collectif Défenseur Plus a formulé plusieurs recommandations auprès des autorités haïtiennes, des Organisations non Gouvernementales, de la société civile et des médias.
Il demande aux autorités de développer une politique nationale qui prend en compte le cas des déplacés internes, leur garantit l’accès à l’eau potable, la nourriture, aux soins hygiéniques et sanitaires ainsi qu’à l’éducation et en mettant en place des mécanismes nécessaires pour combattre les violences sexuelles et lancer des programmes de relocalisation dans d’autres espaces favorables .
Par ailleurs, il recommande aux Organisations non Gouvernementales (ONG) d’augmenter les cliniques mobiles, de fournir une assistance psychosociale régulières aux victimes et mettre en place des programmes économiques pour les femmes et les jeunes.
Aux responsables des camps, l’organisme lance un appel « à la multiplication de leur participation tout en mettant l’accent sur la transparence et plaide en faveur d’une meilleure prévention contre les Violences Basées sur le Genre (VGB) et d’encouragement d’hygiène collectif. »
En même temps, il exige « la société civile et les médias à continuer à élever leurs voix sur la situation des déplacés puis presser l’état haïtien à prendre ses responsabilité ».
Depuis des années des membres de la population fuient leurs foyers en raison des violences des gangs dans plusieurs localités de Port-au-Prince et des villes de province. D’après un rapport de l’Organisation Internationale des Migrations (OIM), le nombre des déplacements a triplé cette année et atteint le record de 1,3 millions.
Par: Daniella Saint-Louis
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