PubGazetteHaiti202005

Assassinat du Dr Junior Chérilus : Frédérique Océan visé par un mandat d’arrêt, il nie toute implication

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Le délégué départemental du Centre, Frédérique Océan, se dit surpris et profondément préoccupé par le mandat d’amener émis à son encontre dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du Dr Junior Chérilus. Invité à s’exprimer lors de l’émission matinale Le Rendez-Vous avec Volcy Assad le mardi 11 novembre 2025, Océan a dénoncé ce qu’il considère comme des irrégularités  : le mandat aurait été établi en son absence, sans qu’il ait pu être entendu, et contredirait selon lui certaines dispositions du Code pénal et de la Constitution protégeant les hauts fonctionnaires sauf en cas de flagrant délit. Sur les réseaux sociaux, il a exprimé son étonnement et soulevé la possibilité d’un conflit d’intérêts avec la commissaire du gouvernement, laissant entendre que cette décision pourrait être motivée par des différends personnels plutôt que par une véritable recherche de la justice.

Pour rétablir les faits, le délégué départemental du Centre, Frédérique Océan, nie toute implication dans l’assassinat du Dr Junior Chérilus. Selon lui, sa sécurité personnelle n’est pas en cause, car au moment où le commando armé a pris d’assaut le complexe administratif de Hinche, ses agents avaient déjà été désarmés et il ne participait à aucun affrontement. « si wap menm yon ankèt nan kominote a wap di w sa pa agent pam yo », a-t-il déclaré. D’après ses propos, l’attaque du lundi 11 novembre aurait été menée par des individus qui auraient pris pour cible le jeune avocat Junior Chérilus, tué sous une pluie de balles, tandis que plusieurs autres personnes ont été blessées.

Le délégué départemental du Centre, Frédérique Océan, estime que l’affaire autour de l’assassinat du Dr Junior Chérilus revêt une dimension éminemment politique. « C’est une affaire montée de toutes pièces, et la première cible, c’est moi », a-t-il dénoncé. Il affirme n’avoir pas été présent sur les lieux du drame et accuse le directeur départemental du Centre (DDC) d’avoir tenté à plusieurs reprises de s’en prendre à ses agents de sécurité, évoquant même une volonté de l’éliminer physiquement. 

Toujours selon lui, ce conflit s’inscrit dans un climat tendu où plusieurs personnes militent pour le retour des déplacés de Mirebalais, à cause de leur engagement, dans le collimateur de leurs adversaires. « Je n’ai rien fait de mal. Je représente simplement le pouvoir central et je fais des rapports quand des fonctionnaires manquent à leur devoir », a-t-il insisté, affirmant avoir toujours agi avec intégrité et transparence au service de sa communauté.

 

Aux micro de Volcy Assad, le delege Frédérique Océan affirme avoir échappé de justesse à une tentative d’assassinat visant à le contraindre à quitter le département du Centre. Selon lui, d’anciens sénateurs auraient publiquement déclaré sur des stations de radio qu’ils cherchaient à le retrouver, l’accusant d’être à l’origine de l’opération meurtrière menée contre le Dr Junior Chérilus. « Je suis toujours en fonction jusqu’à la publication d’un autre arrêté, mais si ma sécurité n’est plus garantie, c’est au pouvoir central, qui ne me reproche rien, d’assurer mon retour », a-t-il déclaré. 

De plus, Frédérique Océan affirme que toute cette affaire résulte d’une manœuvre politique orchestrée par certains acteurs qui le perçoivent, à tort selon lui, comme un potentiel candidat. « Mwen pa gen sa nan tèt mwen », a-t-il réagi. Il explique que sa présence dans la capitale s'inscrit uniquement dans le cadre d’une activité du ministère. Toutefois, il admet vivre depuis plusieurs mois dans la peur pour sa vie, une peur qui, selon lui, s’est aggravée depuis l’arrivée du nouveau directeur départemental, qu’il accuse de nourrir une hostilité ouverte à son égard.


Frédérique Océan dit regretter profondément les événements tragiques survenus au complexe administratif de Hinche et condamne fermement l’assassinat du Dr Junior Chérilus. Il présente ses condoléances à la famille de la victime et appelle la justice et la police à faire toute la lumière sur cette affaire. Selon lui, les auteurs du crime sont connus dans le département plus précisément commune de Maïssade, où, affirme-t-il, « tout le monde sait qui ils sont ». Il met en garde contre toute tentative de récupération politique du drame et réitère qu’il n’était pas présent sur les lieux au moment des faits. 

Il souligne, « Même si l’un de mes agents de sécurité était impliqué, la responsabilité pénale reste personnelle ». Frédérique Océan estime être la première cible de ce crime, qu’il relie à son engagement contre la contrebande et la corruption. « Depuis que je combats ces pratiques, je subis des persécutions constantes. Plusieurs autorités du département ont tenté de me corrompre, mais j’ai toujours choisi de travailler pour le bien de la population », a-t-il conclu.


À noter que ce drame est survenu dans un contexte de forte tension à Hinche, où un mouvement de protestation a éclaté le lundi 10 novembre 2025. La contestation faisait suite à la décision du délégué départemental du Centre, Frédérique Océan, d’exiger des employés de la délégation la présentation de leur lettre originale de nomination. En colère, ces derniers ont fermé le complexe administratif pour exprimer leur mécontentement. L’intervention des forces de l’ordre pour disperser les manifestants a dégénéré : des coups de feu ont retenti, provoquant la mort tragique du professeur et avocat Junior Chérilus, touché par une balle perdue. Ce drame a profondément ému la population locale et relancé le débat sur la violence armée ainsi que sur l’usage excessif de la force par certains agents de sécurité

 

Depuis l'assassinat de Chérilus, la ville de Hinche est sous haute tension. Depuis lors tout est à l'arrêt dans cette ville. Hier, plusieurs centaines de personnes ont gagné les rues pour réclamer justice pour le professeur assassiné et l'arrestation du délégué Occéan. 

 

Par Arnold Junior Pierre

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