PubGazetteHaiti202005

Tropicana à Paris: une grande soirée dansante 

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Après sept années d’absence dans la Ville Lumière, Tropicana vient de marquer à nouveau sa présence par une très belle soirée. Avec l’orchestre Tropicana d’Haïti, c’est toujours la discipline qui saute aux yeux.

Dès 21h30, l’administrateur — l’homme des chiffres chez Tropicana — Monsieur Pelota, est arrivé avec son instrument à la main, traversant la grande salle en diagonale pour rejoindre le petit quartier général préparé à cet effet. Il était suivi du maestro Octavius Charles, alias Ti Blanc, l’un des titans de l’orchestre, encore fidèlement présent.

Entre-temps, nos compatriotes commençaient à affluer. La salle de Villiers-le-Bel allait être comble vers 22h30.

Il est 23h. La voix du maestro Ti Blanc résonne dans le micro : tous les musiciens sont debout. Il frappe trois coups. C’est alors que retentit Poukisa, chanson composée par le légendaire chanteur et compositeur Parisien Fils Aimé, interprétée avec maestria par Luc Doralus. Aucun accroc, aucun imprévu : la machine Tropicana venait de démarrer.

Luc Doralus, dont la voix puissante rappelle celle de Parisien Fils Aimé, livre une interprétation d’une grande maîtrise. Poukisa est une chanson-testament sur la société haïtienne. Avec un regard acéré, Parisien Fils Aimé, qui fit son entrée dans l’orchestre le 4 novembre 1966, a composé de nombreuses chansons aux accents critiques et prophétiques sur Haïti.

Mais hier soir à Paris, c’était avant tout la fête. Parmi les mélomanes de Tropicana, beaucoup de visages familiers, des anciens, mais aussi des jeunes femmes et hommes, tous venus écouter l’une des merveilles vivantes de la musique haïtienne.

Tropicana reçu à l’Ambassade d’Haïti à Paris en prélude à la soirée 

Ce fut un moment fort en émotions et en mémoire musicale. La légendaire Fusée d’Or Internationale a été honorée dans un cadre à la fois solennel et chaleureux.

Lors d’une conférence de presse tenue le mardi 6 mai 2025 dans les locaux de la mission diplomatique, l’ambassadeur Louino Volcy a livré une intervention instructive, retraçant les grandes lignes de l’histoire de l’orchestre. Il a mis en lumière la profondeur sociale et politique de certaines chansons emblématiques, rappelant que Tropicana est bien plus qu’un orchestre de danse : c’est une voix de la conscience haïtienne.

Monsieur Pelota, administrateur du groupe, a ensuite pris la parole avec sobriété. Il a réaffirmé l’attachement indéfectible de Tropicana à ses racines, à son public et à sa mission culturelle et éducative.

Un moment qui a su conjuguer mémoire et modernité, prouvant, une fois encore, que Tropicana ne se contente pas de faire danser : il fait réfléchir, vibrer et espérer.

À l’occasion de cette tournée, une délégation du CORECOHF (Collectif des Représentants de la Communauté haïtienne de France), conduite par Messieurs Ronald Pierre et Bernier Naissant, s’est rendue à l’Ambassade pour remettre une plaque d’honneur à l’orchestre. Ce geste symbolique a salué non seulement l’excellence musicale de Tropicana, mais aussi son engagement citoyen et culturel depuis plus de soixante ans.

Fidèle à sa mission de valorisation des initiatives haïtiennes et de promotion du dialogue interculturel, le CORECOHF a tenu à souligner la contribution inestimable de Tropicana à la mémoire collective, à la défense des valeurs haïtiennes et à l’éveil des consciences sociales.

Il convient de rappeler que cette conférence de presse a été organisée par Ernest Production et Radio Fanfan Musique, sous la coordination de Madame Stéphanie Larrieux.

Par Maguet Delva

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