Le Conseil présidentiel de transition à peine installé s’est créé sa propre crise suite à la désignation dans la confusion de Edgard Leblanc Fils et Fritz Belizaire, respectivement comme président et premier ministre. Le premier « par acclamation » et le second de manière tout à fait contraire aux prescrits de l’accord du 3 avril 2024.
Alors que le bloc majoritaire est revenu sur sa décision dans un communiqué publié le lendemain à propos de la méthode irrégulière du choix du premier ministre, la minorité, à son tour, fait une exigence surprenante. Elle propose une nouvelle majorité de 5/7 au lieu de 4/7, initialement prévue dans l’accord signé entre les acteurs formant le conseil.
Ces acteurs se sont donc tiré une balle dans le pied avec cette guerre interne stupide pour le contrôle du conseil.
Le « cyclone tropical », pour répéter Lesly Voltaire, qui frappe le conseil de transition actuellement risque de se transformer en ouragan et emporter tout sur son passage si toutes les parties ne se ressaisissent pas rapidement. Elles doivent savoir que les « pêcheurs » en eaux troubles se frottent les mains et soufflent sur les braises pendant que la population de la zone métropolitaine est livrée aux gangs armés.
Il suffit juste d’observer le tollé fait par certains secteurs autour des déclarations du Dr Louis Gérard Gilles sur le partage de responsabilités ou de « gâteau » au sein de l’organe transitionnel.
Croire ou demander qu’un conseil composé de représentants de structures politiques abandonne des responsabilités gouvernementales à des gens qualifiés de « neutres » ou « technocrates », c’est faire preuve de naïveté ou de mauvaise foi.
Que chaque secteur/ conseiller se soit attribué des postes ministériels ou autres organismes de l’Etat n’est pas le véritable problème.
Que chaque membre du conseil s’occupe d’un secteur lié à ses compétences/qualifications avérées ne peut pas être considéré comme un scandale.
Comment peut-on demander à des hommes et femmes politiques ayant mené des mois de négociations avant d’aboutir à cette difficile structure de transition de laisser la gouvernance à d’autres sur uniquement la base de compétences académiques ou professionnelles?
Il ne faut pas rêver. Il ne fallait pas s’attendre à ce qu’il soit autrement. Partout dans le monde, des coalitions gouvernementales se forment avec des responsabilités y afférentes.
Le vrai combat aujourd’hui est de s’assurer qu’ils nomment aux différents postes des gens compétents, crédibles et intègres et d’en exiger des résultats.
L’enjeu réel aujourd’hui est d’éviter que les maigres ressources de l’Etat soient détournées par ces secteurs par le placement des pions au sein du prochain gouvernement.
Sur ce point, la vigilance est de mise car le « gâteau » devra cette fois-ci être partagé au bénéfice du peuple à travers les services auquel il a droit, à commencer par la sécurité, élément essentiel à la réussite de la mission du conseil présidentiel.
Par Gazette Haïti News
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