
« Le président Poutine est d’accord pour que la Russie accepte des garanties de sécurité pour l’Ukraine » a déclaré le président américain lors d’une rencontre à la Maison-Blanche avec des dirigeants européens et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Réunis autour d’une table, les sept dirigeants européens, le président américain et leur homologue ukrainien ont pris tour à tour la parole devant la presse.
« Je pense que nous avons eu une très bonne conversation avec le président Trump, c’était vraiment la meilleure — enfin, pardon, peut-être que la meilleure aura lieu à l’avenir — mais c’était vraiment bien, et nous avons parlé de choses extrêmement sensibles », a déclaré M. Zelensky, assis juste en face de Donald Trump.
Emmanuel Macron, le président de la France, a, lui, demandé « une rencontre quadrilatérale » associant M. Poutine, M. Trump, M. Zelensky et les Européens. De son côté, Donald Trump a répété lundi que si sa rencontre à Washington avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, se passait bien, il organiserait une réunion à trois avec le président russe, Vladimir Poutine, afin de mettre un terme au conflit en Ukraine.
Les États-Unis « impliqués »
Lors d’une rencontre entre M. Trump et M. Zelensky dans le Bureau ovale, le président américain a promis que les États-Unis « seront impliqués » dans la sécurité de l’Ukraine et a prévu d’appeler Vladimir Poutine dans la journée du lundi.
« Ils sont la première ligne de défense parce qu’ils sont là-bas, que c’est l’Europe, mais nous allons aussi les aider. Nous serons impliqués », a déclaré devant la presse le président américain, en référence aux dirigeants européens qui accompagnent Volodymyr Zelensky à Washington.
Donald Trump a répété lundi que si sa rencontre à Washington avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, se passait bien, il organiserait une réunion à trois avec le président russe, Vladimir Poutine, afin de mettre un terme au conflit en Ukraine. « Nous allons avoir une réunion. Je pense que si tout se passe bien aujourd’hui, nous aurons une réunion à trois et je pense qu’il y aura de bonnes chances de mettre fin à la guerre lorsque nous le ferons », a déclaré le président américain lors d’une rencontre avec son homologue ukrainien dans le Bureau ovale.
Ambiance presque détendue, et sourire aux lèvres pour les deux présidents, cette rencontre a pris une tournure bien différente de celle du 28 février. « Il n’y a pas eu d’embuscade », estime Dominique Arel, professeur agrégé et titulaire de la Chaire d’études ukrainiennes à l’Université d’Ottawa.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le président français, Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Friedrich Merz, la première ministre italienne, Giorgia Meloni, le premier ministre britannique, Keir Starmer, le président finlandais, Alexander Stubb, et le chef de l’OTAN, Mark Rutte, sont arrivés à la Maison-Blanche juste avant la rencontre de 13 h entre M. Trump et M. Zelensky.
Après le sommet Trump-Poutine en Alaska (États-Unis) qui n’a débouché sur aucune annonce concrète, les dirigeants européens font bloc autour du président ukrainien.
Le président ukrainien a redit lundi qu’il ne fallait pas que la Russie soit « récompensée » pour avoir envahi son pays en février 2022, et appelé à assurer une paix « solide et durable », passant par des garanties de sécurité.
« Trump a viré sa veste » sur le cessez-le-feu
Lors de la rencontre avec M. Zelensky dans le Bureau ovale, Donald Trump a jugé qu’un cessez-le-feu préalable n’était pas nécessaire pour mettre un terme au conflit en Ukraine : « Je ne pense pas qu’il faille un cessez-le-feu », a-t-il déclaré. « Je sais que cela pourrait être une bonne chose, mais je comprends aussi pourquoi stratégiquement un pays ou un autre n’en voudrait pas. »
Dominique Arel fait valoir que M. Trump a fait volte-face sur la question du cessez-le-feu : « Il nous a dit pendant six mois que c’était important d’avoir un cessez-le-feu comme première étape, puis là il a répété les arguments de Poutine », évoquant par exemple l’argument selon lequel un cessez-le-feu permettrait à l’Ukraine de se réarmer.
« La distance entre la situation actuelle et un accord global est tellement immense que c’est difficile à croire », déplore le titulaire de la Chaire d’études Ukrainiennes.
Face aux dirigeants européens, le président américain a affirmé que parmi « les six conflits » qu’il a « réglés », aucun n’est passé par l’étape du cessez-le-feu.
Le chancelier allemand a, quant à lui, insisté sur la nécessité d’un cessez-le-feu préalable aux négociations d’un accord de paix sur l’Ukraine. « Je ne peux pas imaginer que la prochaine réunion ait lieu sans un cessez-le-feu, travaillons en ce sens et essayons de mettre la pression sur la Russie », a-t-il dit.
« Je sais exactement ce que je fais »
Le président américain, qui n’a jamais désigné la Russie comme responsable du conflit, a lui écrit sur son réseau Truth Social que Volodymyr Zelensky « pouvait mettre fin à la guerre avec la Russie presque immédiatement s’il le voulait ».
Piqué au vif par les critiques de ses opposants sur la rencontre vendredi avec Vladimir Poutine, lors de laquelle il n’a obtenu ni cessez-le-feu ni concessions publiques, Donald Trump a répliqué sur un ton rageur.
« Je sais exactement ce que je fais », a-t-il écrit lundi sur Truth Social. Le milliardaire républicain, très vague sur ce qu’il attend de Moscou, a dit publiquement ce qu’il voulait de Kiev : renoncer à la Crimée occupée par la Russie depuis 2014 ainsi qu’à une adhésion à l’OTAN.
Donald Trump n’a pas décroché comme il l’espérait un cessez-le-feu pendant sa rencontre en Alaska avec le président russe, et lundi les combats continuaient, avec des tirs de drones et de missiles.
Une frappe de drone russe a fait sept morts et des blessés à Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, selon les autorités locales.
Deux personnes ont été tuées dans des frappes ukrainiennes dans les régions de Kherson et Donetsk, dont d’importantes parties sont sous contrôle des troupes russes, selon les autorités d’occupation.
Avec Le Devoir
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