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Nenel Cassy : son avocat dénonce une arrestation politique et remet en question l’impartialité de la FJKL

@Gazette Haiti News

A l’émission Le Rendez-Vous avec Volcy Assad ce Mercredi 17 septembre 2025, Me Jean Jacques, avocat de l’ancien sénateur Nenel Cassy, a pris la parole pour répondre aux critiques de la Fondation Je Klere (FJKL). Selon lui, le rapport de l’organisation dirigée par Me Samuel Madistin et coordonné par Marie Yolène Gilles n’a pas respecté le principe fondamental d’impartialité, ce qui, à ses yeux, disqualifie son contenu.


« Dans tout rapport crédible, il existe un principe sacré : l’impartialité. Lorsqu’un rapport ne respecte pas ce principe, il cesse d’être un rapport objectif », a affirmé le  Me Jean Jacques. Il estime que la Fondation Je Klere FJKL agit souvent avec des intérêts dissimulés et qu’elle ne produit jamais de rapports défavorables aux personnes qu’elle défend directement. En revanche, poursuit-il, l’organisation n’hésite pas à condamner publiquement ceux qu’elle ne soutient pas.
Cette manière de fonctionner créerait, selon lui, une différence nette entre la FJKL et les autres organisations de défense des droits humains. « On ne peut pas être à la fois avocat plaidant dans des dossiers sensibles et responsable d’une organisation de défense des droits humains. Les avocats n’agissent jamais sans intérêt », a-t-il martelé, visant directement Me Samuel Madistin.


Dans son rapport, la FJKL avait qualifié de « libération illegale» la remise en liberté de Nenel Cassy. Toutefois, son avocat rejette catégoriquement cette lecture. Pour lui, le droit haïtien reconnaît deux principes essentiels : l’opportunité et la légalité des poursuites. Autrement dit, lorsqu’un commissaire du gouvernement prend une décision, celle-ci doit être contestée par les voies de recours prévues, et non par des pressions extérieures.
« Même le ministre de la Justice ne peut pas intervenir pour dire à un commissaire qu’il a mal agi. Seul un recours légal peut corriger une erreur », a-t-il expliqué, soulignant que l’affaire Nenel Cassy ne saurait faire exception.


L’avocat a également critiqué l’intervention de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), rappelant que la Constitution fixe un délai de 48 heures pour présenter une personne arrêtée devant l’autorité compétente. Or, selon lui, dans le cas de Nenel Cassy, la DCPJ a procédé d’abord à l’arrestation, l’a maintenu plus de vingt jours en détention avant même d’engager les enquêtes.
« Quand la DCPJ arrête un citoyen, elle doit immédiatement transmettre le dossier. On ne commence pas une enquête après l’arrestation », a-t-il déclaré. Ce dysfonctionnement, selon lui, constitue une violation flagrante des droits fondamentaux.


Au-delà des aspects techniques du dossier, Me Jean Jacques voit dans l’affaire une dimension politique. « L’arrestation de Nenel Cassy n’avait rien de purement judiciaire. C’est une décision motivée par des considérations politiques », a-t-il insisté. D’après lui, cette instrumentalisation du droit par certaines institutions fragilise encore davantage la confiance des citoyens dans la justice haïtienne. « Ironiquement, ceux qui prétendent défendre les droits humains sont parfois les premiers à les violer », a-t-il lancé, accusant implicitement la FJKL de double discours.


Aujourd’hui, Nenel Cassy est libre de ses mouvements. Toutefois, l’ombre de son arrestation continue de susciter un débat houleux entre partisans et opposants, mais aussi entre juristes eux-mêmes. Si ses proches dénoncent une persécution politique, d’autres acteurs exigent des éclaircissements sur les charges initiales.
Pour l’avocat, la réponse est claire : « Le commissaire du gouvernement a tranché, le dossier suit son cours normal, et aucune autorité ne peut revenir en arrière en dehors des procédures légales. »

Finalement, cette affaire met en lumière les contradictions d’un système judiciaire tiraillé entre droit et politique. La voix de Me Jean Jacques illustre la profonde méfiance envers la Fondation Je Klere, perçue comme partisane. Elle met aussi en avant les limites des institutions appelées à garantir les libertés fondamentales.

Arnold Junior Pierre

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