Le Salon de l’Entrepreneuriat Féminin a ouvert ses portes ce samedi 5 juillet 2025 à l’Hôtel El Rancho. Dès cette première journée, plus de 70 femmes entrepreneures ont fait preuve d’une détermination remarquable en partageant leurs rêves, leurs projets et leur volonté profonde de transformer Haïti.
Dans un contexte national marqué par une crise multidimensionnelle, ces femmes ont pris la parole avec force, s’affirmant comme de véritables actrices du changement. Pendant deux jours, HAIFEX 2025 première édition leur offre une plateforme unique pour valoriser leurs initiatives et encourager les nouvelles générations à croire en leurs talents et en leur potentiel.
Soutenu par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et organisé par EGM Strategy and Management, l’événement a, dès sa première journée, créé une ambiance dynamique, faite de sourires, d’émotions et de prises de parole inspirantes.
Des jeunes filles, des professionnelles et des curieuses ont pu dialoguer librement avec les exposantes, toutes venues partager leurs expériences autour d’un objectif commun : prouver que les rêves peuvent devenir réalité, même dans un pays en crise.
Parmi les entrepreneures interrogées par Arnold Junior Pierre, Stella, responsable de la marque BABE Essentials, a lancé un message fort à l’intention des jeunes filles : « J’encourage les jeunes à rester à l’école. Rêvez, espérez, et surtout, ne vous découragez pas, même si vous échouez », a-t-elle déclaré. Pour elle, l’innovation commence par l’authenticité « Il faut chercher à faire différent, ne pas copier. C’est ainsi qu’avec le temps, les rêves se réalisent. »
Son message a profondément résonné auprès des jeunes venues au salon à la recherche d’inspiration. Elles l’ont trouvée dans les récits de femmes qui, malgré des débuts modestes, ont choisi d’entreprendre avec passion.
C’est le témoignage bouleversant de Caroline Chatelain, professeure de yoga, qui raconte avoir lancé son activité « sans local, sans financement, juste avec un rêve ». Elle souligne l’importance du premier pas « Ce n’est jamais facile, mais il faut se lancer. Il ne faut pas avoir peur de demander de l’aide. On avance un peu chaque jour. »
Même son de cloche chez Rebeca Méde, gestionnaire d’un centre de massage: « Il faut de la discipline et un bon entourage. Seule, c’est difficile. Ensemble, c’est possible. » Aujourd’hui, elle emploie plusieurs jeunes masseurs et masseuses, convaincue que l’entrepreneuriat est aussi un levier pour l’inclusion.
Interrogée par le redacteur du journal Gazette Haïti News, Kemissa Trecil, juriste et DJ, insiste sur l’importance de la structuration juridique des projets portés par les femmes « Avoir une idée, c’est bien. Mais il faut aussi penser à l’enregistrement de l’entreprise, même avec peu de moyens. C’est une manière de se préparer aux opportunités, même rares. »
De son côté, Marie Joëlle Gauthier Jacob, la PDG de Transcendance RH Haïti, lance un appel clair :« Si d’autres y arrivent, pourquoi pas nous ? Les femmes doivent foncer, oser, s’organiser. »
Le professeur Jacky Lumarque, recteur de l’Université Quisqueya, présent au salon, a lui aussi salué la pertinence de l’événement. « Mon premier arrêt a été sur le stand d’une étudiante de Quisqueya. J’étais fier. Il est important d’avoir encore, dans ce pays, des espaces où l’on peut se rencontrer, dialoguer, échanger sans stress », a-t-il déclaré.
De plus, Il a félicité le coordonnateur general de l’événement, Grégory Morissette, pour avoir créé cette plateforme unique, affirmant que « Ce genre d’initiative montre une petite lumière du Haïti de demain. »
Au-delà d’un simple salon, HAIFEX 2025 s’est affirmé comme une scène de transmission, de visibilité et d’audace. Il a permis à de nombreuses femmes, souvent invisibles dans les grands médias, de se faire entendre.
À travers leurs témoignages, leurs démonstrations et leurs échanges, un message puissant s’est imposé : les femmes haïtiennes ne veulent plus seulement participer au changement, elles souhaitent désormais le diriger.
Dans un pays où l’insécurité et la précarité freinent toute initiative, elles appellent les autorités à mettre en place des mécanismes concrets pour encourager la formation, la structuration et l’accompagnement des projets féminins.
L’une des présences les plus remarquées de cette première journée a été celle de Stella Jean, créatrice de mode italo-haïtienne et première styliste noire de nationalité italienne. Elle est l’ invitée d’honneur de HAIFEX 2025.
Alors que cette première journée s’est achevée sur des notes d’espoir, de partages et de promesses, les regards sont désormais tournés vers la journée du dimanche 6 juillet. Au programme : panels, ateliers, conférences et moments de réseautage, toujours avec le même objectif : faire de l’audace féminine une force motrice pour Haïti.
Arnold Junior Pierre
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