À Delmas 41, ce mercredi 18 juin 2025, le Consortium international de la jeunesse Haïtienne. (CIJHA) a clôturé une semaine de plaidoyer par une journée de sensibilisation contre la traite des enfants. Près d’un millier d’enfants, accompagnés de leurs parents, ont participé à cette activité empreinte d’humanité et de solidarité.
Dans une ambiance festive, le CIJHA a réuni, le mercredi 18 juin 2025 à Delmas près d’un millier d’enfants et leurs parents autour d’une journée de sensibilisation contre la traite des enfants. L'événement marque la clôture d’une semaine d’activités de plaidoyer sur les droits fondamentaux des enfants haïtiens, en cohérence avec la mission première du CIJHA : créer un espace de réflexion et d’action stratégique pour permettre à la jeunesse haïtienne de s’exprimer, d’agir et de décider de l’avenir du pays.
Pour les enfants présents, cette journée a offert un rare moment de répit, loin des réalités souvent traumatisantes de leur quotidien. Activités ludiques, interventions éducatives et temps d’expression libre ont jalonné la journée, avec un objectif : renforcer leur conscience de leurs droits et les prémunir contre les multiples formes d’exploitation.
Les membres fondateurs du CIJHA – Étienne Lubin, Kenold Langlois, Cleanta Alcéus,Barthélémy Pierre Akim, Dory Gaëtan Louis et Dave Weitzor Solitaire – ont successivement pris la parole pour dénoncer les conséquences psychologiques, sociologiques et politico-juridiques des violations des droits des enfants. Leurs interventions ont fait écho à une urgence nationale : celle de protéger l’enfance haïtienne, laissée trop souvent à elle-même dans un climat d’indifférence institutionnelle.
Les témoignages recueillis durant l’activité ont mis en lumière une profonde frustration chez les enfants comme chez leurs parents, ayant dénoncé l’inaction des autorités face à leur exclusion sociale, tandis que les seconds ont exprimé leur ras-le-bol face à l’instrumentalisation politique de leur misère et à l’insécurité croissante qui menace leur quotidien.
Cette initiative du CIJHA survient dans un contexte où les enfants et les préadolescents sont de plus en plus exposés aux manipulations des groupes armés. Un récent rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) révèle que les gangs en Haïti comptent entre 20 et 30 % de mineurs dans leurs rangs. Ces enfants sont souvent contraints de commettre des actes criminels, utilisés comme guetteurs, surveillants de personnes kidnappées, voire comme exécutants d’opérations. Parfois, leur participation est même monnayée.
Recrutés dans la rue, exclus du système scolaire, marqués par la frustration, la précarité et l’abandon, ces enfants soldats deviennent les victimes silencieuses d’un système en déliquescence.
Sans actions durables et cohérentes comme celle du CIJHA – et sans encadrement fort au plus haut niveau de l’État –, l’avenir de cette jeunesse est d’ores et déjà en péril.
Face à ce sombre tableau, l’engagement du CIJHA est perçu comme une lueur d’espoir. Des voix parmi les parents ont salué l’initiative, appelant de leurs vœux à sa pérennisation.
Wideberlin Sénexant
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