PubGazetteHaiti202005

Les déplacements forcés recensés dans le pays s’élèvent à près de 1,3 million, selon l’OIM

@Gazette Haiti News

Le nombre des personnes ayant fui leurs domiciles suite aux violences des gangs en Haïti s’élève à près de 1,3 million, selon les chiffres publiés ce mercredi 11 juin 2025 par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).


Près de 1,3 million de déplacements forcés internes sont à présent enregistrés en Haïti. Les chiffres sont augmentés de 24 % depuis décembre 2024, selon un rapport de la Matrice de suivi des déplacements (DTM) récemment publié par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). 

Durant les mois précédents, les départements de  Petite-Rivière de l’Artibonite et du Centre ont été la cible de plusieurs attaques alors que la capitale haïtienne est toujours sous l’emprise des gangs.  Ces nombreuses attaques ont doublé le nombre de personnes déplacées en quelques mois seulement, passant d'environ 68 000 à plus de 147 000  dans les communes de Mirebalais et Saut-d’Eau  et ont haussé le nombre des personnes déplacées à Petite -Rivière de l’Artibonite à plus de 92 000.

L’OIM a attiré l’attention sur cette forte augmentation de déplacés forcés internes recensés Haïti.  Elle a indiqué  qu’un grand nombre d’entre eux fait face à une crise humanitaire. 

« Derrière ces chiffres se cachent de nombreuses personnes dont les souffrances sont incommensurables ; des enfants, des mères, des personnes âgées, dont beaucoup ont été forcées de fuir leur foyer à plusieurs reprises, souvent sans rien, et vivent désormais dans des conditions insalubres et intenables », a déclaré Amy Pope, directrice générale de l'OIM. 

Elle a souligné l’importance d’agir dans le meilleur délai pour sortir le peuple haïtien de ce chaos. 

« Nous devons agir de toute urgence. La force du peuple haïtien est une leçon d'humilité, mais la résilience ne peut être son seul refuge. Cette crise ne peut pas devenir la nouvelle norme. »

Le nombre des sites de déplacement forcés a également augmenté. Ils sont passés de 142 à 246 depuis décembre. 
«  La plus forte augmentation se produit dans des zones qui n'en comptaient pas auparavant, comme le département du Centre, qui abrite désormais 85 sites. Pourtant, environ 83 % d'entre eux sont hébergés dans des familles d'accueil, ce qui met à rude épreuve des ménages déjà débordés, en particulier dans les communautés rurales » , rapporte l’OIM.

L’organisation a réitéré son soutien humanitaire aux victimes dans le pays. Elle a rappelé avoir fourni le mois dernier 20 000 articles ménagers essentiels, tels que des seaux et des ustensiles de cuisine à 20 000 personnes et a distribué plus de 3 millions de litres d'eau potable puis fourni des services de santé de base à 6 000 personnes. Elle a souligné avoir soutenu mentalement plus de 8500 personnes.

L’organisme appelle une fois de plus la communauté internationale à soutenir ses efforts.  « Sans financement et accès immédiats, des millions de personnes restent en danger », alerte l’OIM. 

Alors que des personnes fuient la capitale haïtienne suite aux violences des gangs, elles ne peuvent se réfugier dans des villes de province.  Car certaines d’entre elles sont également sous le joug des gangs. Depuis le troisième trimestre de l’année, les communes de Mirebalais et Saut-d’Eau ont été pris en otage par des bandits armés. Plusieurs personnes ont été tuées lors des attaques. Durant le weekend écoulé, des bandits ont incendié le marché de Mirebalais, selon des informations parvenues à la rédaction, tandis que les massacres ne cessent de se multiplier dans le département de Petite-Rivière de l’Artibonite .


Par: Daniella Saint-Louis

Category

Politique

Culture

Economie

Sport