PubGazetteHaiti202005

« Nous ne disposons ni de stocks alimentaires en Haïti, ni des liquidités nécessaires pour répondre aux besoins humanitaires en cas d’ouragan », alerte le PAM

PAM

Lors d’une visioconférence tenue le mardi 3 juin 2025 devant des journalistes à New York, la directrice régionale du Programme alimentaire mondial, Lola Castro, met en garde contre la rupture de stocks alimentaires prépositionnés en Haïti et le manque de fonds pour répondre en urgence aux besoins humanitaires de la population haïtienne en cas d’ouragan ou de phénomène météorologique, selon un communiqué de l’ONU.

La saison cyclonique pour l’année 2025 a démarré le 1er juin dernier. Quinze tempêtes, sept ouragans dont trois majeurs sont prévus pour cette saison, une situation qui s’annonce inquiétante au vu de la vulnérabilité d’Haïti. Alors que le pays fait face à une crise multidimensionnelle, le Programme alimentaire mondial, l’un des principaux soutiens d’Haïti en cas de dégâts causés par des catastrophes naturelles, des crises alimentaires ou humanitaires, prévient de sa difficulté actuelle à soutenir Haïti durant la saison cyclonique.

En visioconférence hier, mardi, la directrice régionale du Programme alimentaire mondial (PAM) en Amérique latine et dans les Caraïbes, Lola Castro, a souligné que « le PAM ne dispose ni de stocks alimentaires prépositionnés en Haïti, ni des liquidités nécessaires pour organiser une intervention humanitaire rapide en cas d’ouragan ou de phénomène météorologique extrême ».

Cette situation survient au moment où le pays est en proie à la violence des gangs, et plus d’un million de personnes ont dû fuir leurs foyers suite aux attaques des gangs armés. Selon l’ONU, plus de 200 000 personnes, un nombre ayant presque doublé entre mars et avril à cause des violences des gangs dans le département du Centre, sont actuellement déplacées.

D’après un récent rapport du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH), ces victimes vivaient dans 28 quartiers du pays, dont 25 dans le département de l’Ouest, qui sont maintenant sous le contrôle des gangs.

La direction régionale du PAM a souligné que « la plupart de ces sites sont situés dans des zones inondables et manquent d’abris, de drainage et d’assainissement adéquats ».

« Une seule tempête pourrait précipiter des millions de personnes dans une catastrophe humanitaire », alerte-t-elle.

Le PAM a considérablement intensifié ses opérations en Haïti, « mais, actuellement, nous ne disposons que de stocks et de liquidités suffisants pour soutenir les populations touchées par la crise jusqu’en juillet », prévient Mme Castro.

Le PAM fait face à de graves déficits de financement. Cette situation menace la continuité de programmes essentiels, comme le programme de repas scolaires, a-t-elle alerté.

 

Poursuite des opérations du PAM en Haïti

Mme Castro a souligné que le PAM poursuit ses opérations en Haïti malgré les difficultés.

« Lors de ma visite la semaine dernière, je me suis rendue à notre plateforme logistique du Cap-Haïtien et j’ai pu constater par moi-même que, malgré un contexte extrêmement difficile, la capacité opérationnelle du PAM a augmenté.
Nous disposons désormais d’un plus grand espace d’entreposage et recevons des vivres par le port », a-t-elle dit.

Le PAM a réaffirmé son engagement envers Haïti à fournir une aide alimentaire d’urgence pour sauver des vies. Il lance un appel à l’aide à la communauté internationale pour combattre la faim dans le pays.

 

L’ONU préoccupée par la vulnérabilité d’Haïti

À travers ce communiqué, l’Organisation des Nations unies (ONU) a exprimé sa préoccupation pour Haïti, suite à la saison cyclonique, dans un contexte où le pays est confronté à une crise multidimensionnelle sans précédent.

Il faut rappeler que le pays fait face à une crise humanitaire et alimentaire depuis des années. Cette situation s’est aggravée avec l’intensification des violences des gangs, plongeant la nation dans le chaos.

Dans un communiqué publié récemment par le PAM, il a été indiqué que 5,7 millions de personnes, soit la moitié de la population, souffrent d’une faim aiguë. Plus de 2 millions d’entre elles sont confrontées à des niveaux de faim « d’urgence ».

Environ 8 400 membres de la population en déplacement forcé interne sont confrontés à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire.

 

Par : Daniella Saint-Louis

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