PubGazetteHaiti202005

#Covid19- Marché noir- Critiques contre les arrestations de responsables de magasins, que voulez-vous au juste ?

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Haïti est frappée comme tant d’autres pays à travers le monde par le Coronavirus. Deux cas testés positifs ont été recensés cette semaine. Le pays est pris de panique. En vue d’essayer de freiner la course folle de cette pandémie, l’état a déclaré l’état d’urgence sanitaire avec l’adoption d’un ensemble de mesures drastiques allant de fermetures de frontières, interdiction de rassemblements au couvre-feu... Déjà des mesures que certains jugent tardives, vu la faiblesse de l’état et l’incapacité structurelle et infrastructurelle du gouvernement à faire face à cette catastrophe sanitaire qui nous pend au nez

Mieux vaut tard que jamais! Parmi ces mesures, le gouvernement via son ministère du commerce a sorti en date du 20 mars un communiqué de mise en garde contre la pratique de la spéculation illicite « marché noir », en prévision à la mauvaise foi de certains commerçants qui s’apprêtent toujours à tirer le maximum de profits dans des moments de crises, quelque soit leur nature.  Cette fois-ci, les concernés ne peuvent pas dire qu’ils n’ont pas été prévenus. Dans cette note, nous citons, « le MCI rappelle à tous que le traffic du marché noir expose la sécurité des familles à de graves préjudices en leur privant des produits essentiels à leur subsistance par la hausse injustifiée des prix des marchandises, résultant en une augmentation anormale du coût de la vie », en rappelant également aux commerçant(es) les dispositions légales sur cette pratique malfaisante sanctionnée « d’une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 5 ans et une amende jusqu’à cent mille gourdes( art.2 de la loi sur la pratique illégale de la spéculation) ».

Lire une série de commentaires sur les réseaux sociaux de certains qui critiquent ou dénoncent l’arrestation des responsables de magasins qui abusent d’une population déjà en difficulté dans une telle circonstance, alors que ces « soi-disant influenceurs » ou « directeurs d’opinion » sont toujours les premiers à tirer à boulets rouges sur le gouvernement pour laxisme, incompétences, nullité, etc, est tout à fait incompréhensible. Au juste, que voulez- vous ? Auriez-vous souhaité que l’état reste les bras croisés pour laisser faire des responsables de magasins comme bon leur semble malgré l’avis du ministère du commerce ? Il est certain que vous auriez été les premiers à filmer ou prendre en photos les prix augmentés des produits au gré des commerçants.

Pour une fois, si la décision de l’état va dans le bon sens, soutenons là sans avoir besoin d’être partisans du pouvoir. D’autant plus que ce moment demande un minimum d’unité en vue de contrer la propagation de cette pandémie qui fait des ravages même dans des pays les plus développés comme la Chine, l’Italie, la France et les États-Unis d’Amerique. En tant que citoyens, particulièrement les plus avertis, faisons ce que le devoir nous exige: aider à l’application des dispositions et consignes de l’état. Chacun fait ce qu’il peut en fonction de ses moyens pour sensibiliser la population, surtout la couche la plus vulnérable.

 Soutenir les mesures du gouvernement contre la propagation du virus dans le pays ne signifie pas un blanc seing aux dérives. Nous devons certes rester vigilants mais dans ce cas précis, s’en prendre aux autorités, c’est sans le vouloir donner une licence à la mauvaise foi, à la malveillance, à la cupidité, bref à l’illégalité. Et ce n’est pas comme ça, en critiquant à tout va que nous arriverons à construire la nouvelle Haiti, que nous appelons tous de notre voeu. 

Commerçants cupides, qui veulent profiter de cette crise sanitaire pour dépouiller une population en détresse et faux prophètes qui abusent de l’ignorance des fidèles pour s’enrichir en mettant en danger la vie de ces derniers tout en méprisant les consignes de l’état doivent être logés à la même enseigne: Derrière les barreaux! 
 

 

Sabrina Cleska Pierre

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