
Alors que le climat sécuritaire en Haïti se dégrade de jour en jour, le secrétaire général de l’Union des Parents d’Élèves Progressistes d’Haïti (UPEPH), Léo Litholu, a lancé une nouvelle mise en garde aux autorités. Lors de son intervention sur Radio Télé Galaxie, jeudi soir, dans le journal « Dènye Pawòl », il a dénoncé avec vigueur les attaques perpétrées par la coalition de gangs « Viv Ansanm » contre plusieurs institutions médiatiques du pays.
En effet, ces derniers jours, plusieurs stations de radio et de télévision, parmi lesquelles Radio Caraïbes, Mélodie FM, Megastar et Télé Pluriel, ont été ciblées par des groupes armés. Cette escalade de violence a suscité une vague d’indignation dans la société civile. Pour Léo Litholu, ces attaques sont non seulement inacceptables, mais constituent également une grave menace pour la démocratie. « Ces attaques contre la presse constituent une atteinte grave à la démocratie. Il est inacceptable que les professionnels des médias soient pris pour cible dans l’exercice de leur travail », a-t-il déclaré.
En réaction, le leader syndical a interpellé directement les 9 membres du Conseil Présidentiel de Transition ainsi que le Premier ministre Alix Didier Aimé, leur demandant de prendre leurs responsabilités. Selon lui, l’État ne peut plus rester passif face à la terreur imposée par les gangs. « Ceux qui reçoivent un salaire de l’État doivent garantir la sécurité de tous les citoyens. Ils ont l’obligation d’agir contre les gangs qui sèment la terreur dans tout le pays », a-t-il martelé.
La détérioration de la situation sécuritaire a, par ailleurs, des répercussions dramatiques sur le système éducatif. Parents, élèves et enseignants se retrouvent aujourd’hui démunis face à une crise sans précédent. « Nous faisons face à une crise sans précédent. L’année scolaire 2024-2025 est pratiquement paralysée dans le département de l’Ouest. C’est une année académique bloquée », a déploré M. Litholu, exprimant sa profonde inquiétude.
De surcroît, malgré les efforts déployés par certaines écoles pour maintenir leurs activités, l’insécurité a forcé la fermeture officielle de plus de cinq établissements dans la région. Dans ce contexte, Léo Litholu doute fortement de la capacité du gouvernement à organiser les examens de fin d’année. « Comment le gouvernement compte-t-il mener à bien les épreuves officielles alors que les élèves ne peuvent même pas accéder à leurs salles de classe ? », s’est-il interrogé.
Selon lui, la multiplication des actes de violence compromet gravement le droit à l’éducation de milliers d’enfants haïtiens. C’est pourquoi il exhorte les autorités à agir sans délai. « L’éducation est un droit fondamental. Laisser les gangs compromettre l’avenir des enfants, c’est condamner toute une génération », a-t-il averti.
Alors que la situation sécuritaire se détériore de journée en jour, la communauté éducative continue d’attendre une réponse ferme et efficace de la part de l’État. L’enjeu est de taille : il s’agit non seulement de sauver l’année scolaire 2024-2025, mais aussi de garantir un avenir aux jeunes générations.
Arnold Junior Pierre
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