PubGazetteHaiti202005

Jair Bolsonaro quitte le Brésil deux jours avant la fin de son mandat

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Le président brésilien s'est envolé pour les États-Unis, vendredi 30 décembre 2022, deux jours avant l'investiture de Luiz Inácio Lula da Silva. Jair Bolsonaro n'a jamais félicité le candidat de gauche pour sa victoire aux élections présidentielles fin octobre.

 

 

Le président d’extrême droite Jair Bolsonaro a quitté le Brésil vendredi 30 décembre 2022 pour les États-Unis, deux jours avant la fin de son mandat et l’intronisation de son successeur honni de gauche Lula à Brasilia, ont rapporté plusieurs médias.

 

Bolsonaro, qui n’a jamais félicité Luiz Inácio Lula da Silva de sa victoire, ne devrait donc pas être présent dimanche aux cérémonies d’investiture à Brasilia du nouveau président, qu’il devait ceindre de l’écharpe présidentielle selon le protocole.

Le vice-président Hamilton Mourao assure l'intérim de la présidence et fera une allocution samedi soir, a annoncé la radio nationale RNR.

Après avoir fait ses adieux à ses sympathisants en direct sur les réseaux sociaux, mais sans mentionner un départ, Jair Bolsonaro a embarqué à bord d’un avion de la force aérienne vers 14 h (12 h à Port-au-Prince), ont rapporté les médias O Globo, CNN Brasil, Estadao et le site d’information UOL.

 

« Je suis en vol, je reviens bientôt », a dit le chef d’État d’extrême droite à la chaîne CNN Brasil.

Un cortège de voitures de la présidence est sorti de l’enceinte de la résidence officielle de l’Alvorada à Brasilia, a constaté un photographe de l’AFP, sans pouvoir confirmer que Bolsonaro se trouvait dans l’un des véhicules.

 

« Un déni de réalité »

Le secrétariat général de la présidence a autorisé la sortie du territoire de membres du personnel chargé de la sécurité du « futur ex-président » pour un voyage à Miami « du 1er au 30 janvier 2023 », selon le Journal officiel de vendredi.

Ce devrait être la première fois depuis 1985 qu’un président brésilien sortant décide de ne pas ceindre son successeur de l’écharpe présidentielle. Cette année-là, le dernier président de la dictature militaire instaurée en 1964, le général João Figueiredo, avait refusé de participer à la cérémonie d’investiture de son successeur, José Sarney.

 

Depuis la courte victoire de Lula, son ennemi juré, le 30 octobre, Jair Bolsonaro a vécu quasiment reclus à Brasilia et s’est enfermé dans le mutisme, donnant divers signes de dépression.

 

 « On perd des batailles, mais on ne perd pas la guerre »

Plus tôt dans la journée, le président brésilien a dit au revoir à ses sympathisants, s’exprimant pour la première fois depuis sa défaite électorale sur les réseaux sociaux --où il avait été quatre ans durant omniprésent - et essuyant quelques larmes.

 

« Le monde ne va pas s’arrêter de tourner le 1er janvier […] Nous avons un grand avenir devant nous », a assuré Jair Bolsonaro. « On perd des batailles, mais on ne perd pas la guerre ».

 

Il s’est directement adressé à ses fidèles qui continuent de camper devant les casernes ou le QG de l’Armée à Brasilia et dans d’autres villes pour demander une intervention militaire afin d’empêcher Lula de prendre ses fonctions.

 

« Jamais, je n’aurais pensé arriver jusqu’ici », a affirmé le président sortant en pleurant, avant de déclarer : « Au moins avons-nous retardé de quatre ans l’effondrement du Brésil avec cette idéologie néfaste de gauche ». « J’ai donné le meilleur de moi-même », a poursuivi Jair Bolsonaro dont la majeure partie des analystes considèrent le bilan du mandat comme très mauvais.

 

Devant sa résidence officielle du Palais de l’Alvorada, des manifestants qui suivaient la transmission en direct criaient « lâche ! », « honte ! ».

 

 

 

 

Par: Daniel Zéphyr avec Ouest-France

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