PubGazetteHaiti202005

Le Web est devenu aujourd’hui le lieu le plus dangereux pour les journalistes», rapporte Reporters sans frontières

Reporters sans frontières


Reporters sans frontières (RSF) a publié un rapport ce lundi 8 mars, à l’occasion de la Journée de la femme. Intitulé « Le journalisme face au sexisme », ce document révèle l’étendue des risques de violences sexistes et sexuelles auxquels sont confrontées les femmes journalistes, et leur impact sur l’information. Selon ce repport, «le Web est devenu aujourd’hui le lieu le plus dangereux pour les journalistes» 

Les risques du métier de journalisme sont déjà tellement nombreux pour les journalistes dans les zones de guerre, et de plus en plus dans les pays en paix.  A l’occasion du 8 mars, Reporters sans frontières (RSF) publie un rapport intitulé “Le journalisme face au sexisme” qui dévoile le risque auquel sont confrontées de nombreuses femmes journalistes. Selon ce document, les violences sexistes et sexuelles sont une réalité trop répandue pour les femmes journalistes, non seulement sur les terrains de reportages classiques comme sur les nouveaux terrains virtuels, sur internet, mais aussi là où elles devraient être à l’abri, dans leur rédaction. 

Les résultats confirment des tendances pressenties par les équipes de RSF : le Web est devenu aujourd’hui le lieu le plus dangereux pour les journalistes (signalé par 73 % des répondants). «La célèbre éditorialiste et enquêtrice indienne, Rana Ayyub, en sait quelque chose : elle reçoit des menaces de viol et de mort quotidiennement sur les réseaux sociaux», peut-on lire dans le document de RSF. 

Ces violences virtuelles sont d’autant plus perverses qu’elles sont quasi impossibles à contenir. « Comment prouver, quand vous en êtes la cible, que ce n’est pas vous ? Si vous l’assurez, le dark web réplique que c’est parce que vous avez supprimé ce contenu. Nous sommes confrontés à des défis technologiques de plus en plus importants, et il faut travailler avec les plateformes concernées pour lutter contre ce phénomène», explique dans le rapport Michelle Ferrier, professeure à l’école de journalisme de l’université de Floride et fondatrice de l’association TrollBusters. Elle relate que l’enjeu central est de détruire la réputation de la journaliste pour qu’elle ne puisse plus travailler. 

Après internet, 58 % des répondants indiquent le lieu de travail comme endroit “où les violences sexistes ont été perpétrées”. «Cette perception a été renforcée par la propagation du mouvement #MeToo à travers le monde et par le fait que ce sont parfois des journalistes qui, les premières, osent dénoncer des cas d’agressions ou de harcèlement sexuel comme aux Etats-unis, au Japon ou en Inde», poursuit l'organisation non gouvernementale internationale, reporters sans frontières. 

Le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, a écrit dans l’avant-propos du rapport : «Nous avons l’impérieuse obligation de défendre le journalisme de toutes nos forces, face à tous les dangers qui le menacent, et les agressions et intimidations sexistes et sexuelles sont de ceux-là. Il est inconcevable que les femmes journalistes subissent des risques à la puissance deux, qu’elles aient à se défendre sur un front supplémentaire, un front d’ailleurs multiple puisqu’il se situe à l’extérieur des rédactions mais aussi, parfois, à l’intérieur.» 

Soulignons que par sexisme, RSF entend toutes les formes de violences sexistes et sexuelles : discriminations, insultes, harcèlement sexuel, attouchements, agressions verbales et physiques à caractère sexuel, menaces de viol, voire viol. Ces phénomènes ont des conséquences néfastes sur le pluralisme de l’information. 

 

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