PubGazetteHaiti202005

Pierre Espérance : « Pas de remaniement ministériel avec des conseillers impliqués dans un scandale »

Pierre Espérance, directeur exécutif RNDDH

Participant à l’émission « Le Rendez-vous » sur Gazette Haïti News ce 29 octobre 2024, Pierre Espérance a affirmé qu’un remaniement ministériel ou révocation du premier ministre  ne peut pas se faire avec les trois conseillers indexés dans un scandale. Le directeur exécutif du RNDDH s’appuie sur le décret créant le conseil présidentiel de transition, qui stipule l’inéligibilité au Conseil de tout membre faisant l’objet d’accusation ou de poursuite pénale. Il insiste sur le fait que ces conseillers accusés ne doivent pas continuer à engager l’État haïtien.

Le défenseur des droits humains juge inacceptable toute décision étatique prise avec ces trois conseillers impliqués dans le scandale à la BNC. Il souligne que cela concerne, et le remaniement ministériel, la révocation du Premier ministre et même la nomination des directeurs généraux.

Pierre Espérance critique également les quatre conseiller-présidents non impliqués — Fritz Jean, Edgard Leblanc Fils, Laurent St-Cyr et Leslie Voltaire — pour « avoir toléré la présence des accusés ». Il les encourage à prendre une résolution pour écarter les conseillers incriminés « afin de protéger les intérêts de l’État haïtien ». Selon lui, il est impossible pour le Conseil présidentiel de fonctionner en toute sérénité et de prendre des décisions efficaces en leur présence.

Alors que le remaniement ministériel est exigé de Garry Conille par le CPT, le chef du gouvernement entend rencontrer divers secteurs représentés au conseil. M. Espérance qualifie cette démarche de « démagogie » et suggère plutôt au Premier ministre de consulter des secteurs « ciblés », notamment celui de la société civile, pour identifier des ministres ayant des profils adaptés aux ministères concernés par l’éventuel remaniement.

Concernant la possibilité de destituer le Premier ministre, M. Espérance estime cela possible en vertu de l’accord du 3 avril et du décret créant le CPT. Cependant, il insiste sur le fait que toute décision prise avec la signature des trois conseillers impliqués dans le scandale de la BNC est illégale. En plus des conditions prévues dans l’article 135 de la Constitution, il s’appuie sur l’article 2 du décret, publié dans le journal officiel, qui stipule qu’aucune personne faisant l’objet d’accusation, de poursuite pénale ou de condamnation ne peut siéger au Conseil présidentiel de transition (CPT).

Bien que la majorité nécessaire pour prendre des décisions soit de 5 voix sur 7, Pierre Espérance estime qu’une décision de révocation du Premier ministre pourrait être prise par les quatre autres conseillers, à condition que la majorité soit réduite à 3 sur 4, excluant les conseillers Emmanuel Vertilaire, Louis Gérald Gilles et Smith Augustin, qui, selon lui, ne devraient pas être impliqués dans une telle décision.

Il convient de rappeler que ce dossier de corruption liant ces 3 conseillers et lex président du conseil de la BNC, Raoul Pascal Pierre Louis est déjà entre les mains de la justice et que le juge d’instruction Benjamin Felismé a déjà envoyé des convocations à certains des impliqués pour des auditions prévues en novembre.

 

 

Par Gazette Haïti News 

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