
Gérald Nicolas reconnu coupable d’avoir planifié des actes terroristes en vue de renverser le gouvernement haïtien a été condamné à 5 ans de prison par la justice canadienne, selon un article publié ce mercredi 1er octobre 2025.
Gérald Nicolas n'a jamais réussi à rassembler une milice et encore moins à acquérir des armes afin de mener un coup d'État en Haïti. Toutefois, son ambition d'y faire une révolution va lui coûter cinq années d'emprisonnement.
En mars, un jury avait déclaré ce résident de Lévis coupable de deux chefs d'accusation liés à du terrorisme.
Gérald Nicolas, 54 ans, s'était rendu en Haïti en 2021 avec pour ambition de “soulager la souffrance” de son pays d'origine, a-t-il toujours clamé.
Peines dissuasives
Le juge Louis Dionne, qui a présidé ce procès, a souligné que les délits liés au terrorisme commandent des peines dissuasives.
Il s'est donc écarté de la proposition de la défense qui suggérait des travaux communautaires ou tout au plus 90 jours de détention en raison du contexte particulier de l'affaire.
Le procureur de la poursuite fédérale, Me Henri Bernatchez, avait quant à lui réclamé une peine globale de huit ans de détention.
Le juge Dionne a imposé un total de cinq ans en notant que les délits de terrorisme sont graves et qu'en plus, Gérald Nicolas les avait planifiés pendant plusieurs mois.
M. Nicolas a aussi incité à la violence armée sur les réseaux sociaux, ce qui est « susceptible d'embraser les esprits », a dénoncé le magistrat.
La GRC alertée
Au moment de commettre ses crimes, Gérald Nicolas n'avait pas d'antécédent judiciaire. Il a depuis lors été condamné à des travaux communautaires pour avoir diffusé des images intimes d'une ex-conjointe.
C'est d'ailleurs en menant une enquête sur cette affaire que le Service de police de Lévis avait été mis au courant des ambitions révolutionnaires du quinquagénaire. La GRCavait alors été alertée, ce qui avait mené à la saisie du matériel informatique du Lévisien pour des délits liés à du terrorisme.
Les policiers ont alors recueilli une preuve volumineuse, notamment de nombreux écrits dans lesquels il projetait une révolution armée et violente, se disant prêt à mourir pour la cause.
Long monologue
Avant le prononcé de la peine, Gérald Nicolas a saisi l'occasion lorsque le juge, comme le prévoit la loi, lui a offert de prendre la parole une dernière fois.
Pendant près d'une vingtaine de minutes, il a maintenu avoir agi pour le bien du peuple haïtien et a affirmé qu'il allait accepter la sentence quelle qu'elle soit.
Quand le juge lui a demandé de résumer sa pensée, Nicolas a conclu en disant qu'il avait fait “ce que [sa] conscience [lui] disait”.
Gérald Nicolas devra purger la moitié de sa peine avant de pouvoir demander une libération conditionnelle.
Avant d'être condamné, ce Lévisien avait entamé son long discours en remerciant avec émotion ses avocats, Me Tiago Murias et Me Emmanuelle Rheault.
Crédit photo: Radio Canada
Avec Radio Canada
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