PubGazetteHaiti202005

Insécurité-Kidnapping: parents et écoliers dans l’enfer des rues de Port-au-Prince.

Des parents d'élèves s'empressent ds les rues

Peur, angoisse se lisent sur les visages de parents et écoliers dans les rues de Port-au-Prince ce mercredi 17 Décembre 2020. Le quotidien de ces parents devient un lourd fardeau à chaque fois qu'ils doivent emmener ou récupérer leur progéniture à l'école. Tout ça à cause de la recrudescence des cas de kidnapping. 


Jacques se presse à regagner son logis familial parce que le climat de sécurité est insoutenable dans les rues de Port-au-Prince. Ce père de jumeaux retient fermement ses enfants au carrefour "Poste Marchand". D'autant que l'embouteillage est monstre aux heures de pointes, d'autant que les tap-tap deviennent rares. Les minutes s'écoulent et la peur commence à habiter le pauvre homme. Ce malgré la présence policière dans les axes routiers les plus fréquentés. 


"Je viens chercher mes enfants bien avant l'heure. Si des ravisseurs veulent me les enlever, ils m'enlèveront d'abord", s'emporte-t-il, avant de confier par la suite qu'ils "ont vraiment peur, les enfants". 


« J'essaie de les aider à les détendre chez nous. Mais cela ne suffit pas. J'ai tout le temps essayé de les rassurer et leur dire qu'ils ne devront pas avoir peur", raconte-t-il. 


Il est midi, dernier jour de classe de la semaine. Ce jeune homme, coupe de cheveux afro-américain, tente de calmer la fillette de 7 ans qu'il vient tout juste de récupérer à l'école. Visiblement traumatisée, l'écolière a eu le réflexe de s'abriter immédiatement après avoir entendu le bruit d'un gyrophare.


"Elle a tendance à courir, à chaque fois, après un bruit ou un feu d'artifice quelconque. C'est pourquoi, ses parents ont déménagé à Tabarre, laissant le Centre-Ville", confie le jeune homme, lui même avait peur de nous parler au début, avant de souligner que la fillette est d'origine américaine.


Dans un autobus effectuant le trajet centre-ville/ Pétion-Ville, cette fille accompagnée de sa mère se plaint d'une migraine. Pour sa mère, cette douleur est sûrement dûe à cause du stress permanent que son enfant vit dans les rues.


Merlande, de son côté, a reçu sa dose de frayeur cet après-midi quand elle a essayé de rentrer en contact avec son enfant de huit ans. " À cause du climat de sécurité, je donne un téléphone portable à ma fille. Quand j'arrive pas à la joindre, j'ai eu la peur de ma vie ", conte-t-elle. 

 

Au Collège Blaise Pascal, situé sur la route de Lalue, les dirigeants ne sont pas insensibles face au climat d'insécurité. Joseph Sénatus, membre de la direction confie avoir pris toutes les mesures de prudence pour épargner les écoliers. "Les écoliers sont informés de tout ce qui se passe dans les rues. Cela augmente leur peur et diminue leur rendement. À cause de la recrudescence du kidnapping, on a adopté diverses mesures :  se renseigner de la situation de la rue avant de les relâcher", explique-t-il, soulignant qu’au delà de l'éducation des enfants, les protéger devient une impérative.


 

 

Par Michel Césaire

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