PubGazetteHaiti202005

Les décrets créant l'agence nationale de renseignement ( ANI) et pour le renforcement de la sécurité publique sont anti-démocratiques et violent les droits des citoyens, selon le Core Group. 

.

Le décret portant création de l'Agence Nationale d'Intelligence (ANI) et de celui pour le renforcement de la sécurité publique publiés par le président Jovenel Moïse ne sont pas du goût de la communauté internationale. 

Dans un communiqué, « le Core Group exprime ses vives préoccupations suite à la publication de ces arrêtés » déjà rejetés par la plupart des secteurs de la vie nationale.

« Le Core Group (composé des Ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union Européenne, du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains et de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies) exprime son inquiétude suite à la publication le 26 novembre 2020 du Décret portant Création, Organisation et Fonctionnement de l’Agence Nationale d’Intelligence (ANI) et du Décret pour le renforcement de la sécurité publique », lit-on dans un communiqué publié ce week- end.

Les membres du Core Group sont d'autant plus inquiets que la plupart d'infractions qualifiées d' « actes de terroristes » par le gouvernement n’ont rien absolument rien à voir avec le terrorisme.
Les ambassadeurs du Core Group déclarent, et nous citons :

« Le Décret sur le renforcement de la sécurité publique étend la qualification d’« acte terroriste » à certains faits qui n’en relèvent nullement et prévoit des peines particulièrement lourdes (de 30 à 50 ans de prison). Le Décret créant l’ANI donne aux agents de cette institution une quasi-immunité juridique, ouvrant ainsi la possibilité à des abus ».

Pour le  Core Group l’arrêté créant l'ANI est anti-démocratique, viole l'état de droit et les droits civils et politiques du peuple haïtien. Il prône l'idée que des élections legislatives puissent être organisées pour pencher sur ces questions.

«  Ces deux décrets présidentiels, pris dans des domaines qui relèvent de la compétence d’un Parlement, ne semblent pas conformes à certains principes fondamentaux de la démocratie, de l’Etat de droit, et des droits civils et politiques des citoyens. Le Core Group souligne  donc également l’importance de rétablir un Parlement élu par l’organisation des élections législativesau au plus vite, dès que les conditions d'un scrutin démocratique seront remplies » a conclu les représentants de la communauté internationale ».


Avant le Core Group, la population avait déjà rejeté ce décret à travers des manifestations le 10 décembre dernier à l'occasion du 72ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'homme. Comme pour montrer leur refus face au décret, des manifestants ont dressé des barricades de pneux enflammés. Jamais autant de barricades de ce type qualifiées par le pouvoir d' « actes terroristes » n'ont été erigées dans la capitale.

 

 

 

Par Gazette Haiti

Politique

Culture

Economie

Sport