Claude Joseph: « La démocratie est en péril en Haïti aujourd'hui »

Les éminentes personnalités de la Caricom n’ont pas réussi à faciliter un accord entre les acteurs haïtiens afin de résoudre la crise politique. Intervenant le jeudi 21 décembre 2023 à l’émission « Le Rendez-vous avec Volcy Assad », le président du conseil stratégique du parti politique EDE Claude Joseph a donné son point de vue sur les raisons expliquant l’échec des négociations. Pour l'ex premier ministre, la démocratie est aujourd'hui en péril en Haïti

D’entrée de jeu, Claude Joseph estime que les éminentes personnalités de la Caricom n’étaient pas munies d’un véritable cadre ou encore de méthodologie pour diriger les dernières négociations. Ce qui peut constituer la première raison de l’échec des négociations politiques.

« La démocratie en péril »

Aussi, Claude Joseph croit que le pouvoir et ses alliés ne décident aucunement de faire des concessions. Ils n’acceptent pas le principe d’un exécutif bicéphale en guise d’une nouvelle gouvernance politique pour mettre fin, dit-il, à la crise. Pour l’ancien premier ministre, il s’agit d’un stratagème de l’équipe au pouvoir pour rester au pouvoir et faire un quinquennat avec le support des membres de la communauté internationale.

« C’est pour la première fois que nous avons cette situation depuis la bataille de 1986 abec une seule personne détenant tout le contrôle de l’appareil d’Etat sans contre-pouvoir, sans mandat du peuple haïtien. C’est un véritable recul démocratique. La démocratie en Haïti est en péril », critique Claude Joseph, ne comprenant pas la posture des USA, « véritable garant de la démocratie dans le monde ».

La troisième raison pouvant expliquer l’échec des dernières négociations politiques est, selon Claude Joseph, le manque d’unité au sein de l’opposition politique.

Après plusieurs mois de négociations politiques, Claude Joseph croit que la question des négociations a été épuisée même s’il reconnaît l’importance du dialogue. Il estime que la population ne peut plus attendre et est obligé de fuite le pays à la recherche d’un mieux être ailleurs. « On ne peut pas éternellement rester sur une table de dilatoires. Il faut accompagner la population dans les rues parce que la voix du peuple est la voix de Dieu », soutient Claude Joseph.

Toutefois, l’ancien premier ministre Claude Joseph reconnaît la fatigue de la population après tant de mobilisations sans succès avant l’accession au pouvoir de Ariel Henry. 

Il n’y a toujours pas de date pour la reprise des négociations. Hier 21 décembre ramenait le premier anniversaire de l’accord du 21 décembre qui accuse un échec cuisant. Alors que bon nombre de promesses ont été faites à partir de ce document, seul le Haut Conseil de la Transition a été mis en place.

Par: Daniel Zéphyr