Dans une région particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique, un partenariat inédit vient d’être lancé entre le gouvernement haïtien et le Canada. Un protocole d’accord récemment signé pose les bases d’un projet ambitieux, mêlant action environnementale, égalité de genre et développement communautaire. Ce programme touchera directement plus de 60 000 personnes, dont près de 40 000 femmes issues des communes de Baradères, Corail, Pestel, Grand Boucan et des Îles Cayemites.
« Ce partenariat s’aligne avec les Objectifs de développement durable de l’Agenda 2030 », a rappelé Catherine Boucher, chargée d’affaires a.i. du Canada en Haïti, citée dans une publication du Ministère de l’Environnement. Elle souligne que les axes prioritaires du projet – sécurité alimentaire, égalité entre les sexes, accès à l’eau potable, action climatique – s’inscrivent dans les ODD 2, 5, 6 et 13.
Selon la publication, ce projet accorde une place centrale aux femmes. Bien au-delà de simples bénéficiaires, elles seront les actrices principales du changement. À travers des programmes de formation, de mentorat et de sensibilisation, ces femmes, déjà investies dans la vie communautaire, développeront leurs compétences en leadership et apprendront à mettre en œuvre des solutions fondées sur la nature.
« L’environnement n’est pas qu’un enjeu technique ; c’est aussi un enjeu profondément humain et social. Ces femmes portent une partie de la solution », a confié un haut cadre du gouvernement, insistant sur la pertinence de leur engagement dans la lutte contre les effets du dérèglement climatique.
Pour le ministre de l’Environnement, Moïse Jean Pierre, la signature de ce protocole marque une avancée significative dans les relations entre Haïti et le Canada. « Cet accord contribuera à la restauration de la biodiversité et des écosystèmes, tout en améliorant la qualité de vie des populations locales », a-t-il affirmé.
Concrètement, les actions prévues sont multiples : reboisement des zones dégradées, conservation des sols, gestion durable de l’eau, promotion de techniques agricoles plus résilientes. Ces interventions tiendront compte des spécificités de chaque commune, afin de garantir leur efficacité et leur pérennité.
Mais au-delà des chiffres et des objectifs techniques, le projet mise sur une transformation sociale durable. En créant des liens de solidarité autour d’un objectif commun – la protection de leur territoire – les communautés renforcent leur cohésion et leur capacité d’adaptation aux crises futures.
« Nous ne pouvons pas lutter seuls contre les effets du changement climatique. Il faut des partenariats forts, durables, et surtout une implication des communautés », a conclu le ministre Moïse Jean Pierre.
Dans un contexte de crise permanente, ce projet porte en lui une promesse simple, mais essentielle : redonner aux Haïtiens et Haïtiennes, en particulier les plus marginalisés, le pouvoir de bâtir un avenir à la fois vert, équitable et résilient.
Par Arnold Junior Pierre
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