PubGazetteHaiti202005

L’UNESCO en Haïti célèbre la journée mondiale de la liberté de la presse

Journée mondiale de la presse

L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) en Haïti a célébré ce lundi 3 mai 2021 à l’hôtel Montana la journée mondiale de la liberté de la presse sous le thème « l’information comme bien public » à travers une rencontre réalisée avec les travailleurs de la presse sous les regards du ministre de la culture et de la communication Pradel Henriquez et différents représentants d'organismes internationaux en Haïti. En ce sens, plusieurs intervenants ont démontré la nécessité d’éviter les Fake-news et le devoir de respecter, tant bien que mal, la déontologie journalistique.

 

Ce 3 mai ramène la journée mondiale de la liberté de la presse. Dans cette optique, des journalistes de carrière et directeurs de média ont encouragé leurs confrères à la vérification de l’information et au respect de la déontologie journalistique. « La rétention de l’information de nos autorités étatiques favorise l’élaboration de toutes sortes de théories complotistes », a déclaré le secrétaire général de l’observatoire du numérique en Haïti Ludwy Jean Paul indiquant que les médias devront définir et mieux organiser leurs secteurs pour assurer la survie et la pérennisation de leurs entreprises. 

 

Plus loin, Ludwy Jean Paul conseille aux journalistes de se former et s’entendre sur le respect des règles du métier tout en s’imposant, eux-mêmes, la vérification des faits. « Nous avons en Haïti une tradition de jouer sans règle. Cela doit changer ; la législation doit se mettre en place », a martelé Ludwy Jean Paul précisant que ces faits ne concernent pas seulement  les médias du numérique. « Dans le village qu’est devenu le monde, nos retards en matière de législation en matière de technologie causent du tort au pays et à ses citoyens », a déploré le secrétaire général de l’observatoire. Il demande aux autorités politiques et publiques de se courber au devoir de transparence qu’impose la constitution. « L’accès à l’information doit être une réalité », a lancé Mr Jean Paul.

 

 

« Une presse qui vient de loin »

 

Lors de cette cérémonie, le président de l’association nationale des médias haïtiens Jacques Sampeur a fait un coup d’œil rétrospectif pour rappeler que sous la dictature des Duvalier, la presse a toujours été persécutée. Il  explique qu’un propriétaire a été appréhendé par les forces de l’ordre après une publication qui n’a pas plu au pouvoir en place.

« Vous comprenez que depuis toujours ça n’a jamais été facile pour la presse. Pour subsister, elle a dû garder un profil bas. Le 26 novembre 1980, des journalistes ont été arrêtés, emprisonnés et expulsés du pays. La chute du régime duvaliériste du 7 février 1986, nous la devons à cette presse et à la détermination de la population », a signalé Mr Sampeur tout en relatant certains signes qui démontrent que la presse n’est pas bien vue.

 

Présent lors de la cérémonie, le ministre de la culture et de la communication Pradel Henriquez s’est dit honoré de prendre part à cette cérémonie afin de parler de la presse en Haïti. « La gestion stratégique et opérationnelle de la COVID-19 a permis à Haïti de prévoir un système  d’information au quotidien des médias et du public ainsi qu’une vaste campagne nationale de sensibilisation. C’est dans cette optique que le CIPC a été instauré », s’est vanté le ministre Henriquez reconnaissant que les médias sont des partenaires indispensables dans le travail de vulgarisation des actions de l’État haïtien.

 


À titre de rappel, Haïti occupe la 87e place au classement mondial de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières, alors que le pays occupait la 83e place l’année dernière. Depuis peu, la situation des journalistes est marquée notamment par la brutalité policière. D’ailleurs, le secrétaire général de l’ONU a tiré la sonnette d’alarme sur « la nécessité de renforcer la protection des journalistes afin de favoriser l’existence d’une presse libre, diversifiée et professionnelle ».

 

Au cours de cette journée de célébration de la journée mondiale de la presse, la prolifération des médias en ligne et le manque de professionalisme de la plupart d'entre eux ont été pointés  du doigt. 

 

 

 

Par : Daniel Zéphyr

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