Il ne reste plus que 5 mois avant le 7 février 2026, date marquant la fin du mandat du Conseil présidentiel de transition (CPT). Dans ce contexte, Guichard Doré, ancien conseiller du président Jovenel Moïse, tire la sonnette d’alarme. Invité à l’émission matinale « Le Rendez-Vous avec Volcy Assad » ce lundi 20 octobre 2025, le professeur a plaidé pour la mise à l’écart des neuf membres du CPT, « incapables de mener à bien leur mission ».
Selon Guichard Doré, le Conseil présidentiel transition de 9 membres, installé en avril 2024, a manqué à ses engagements initiaux : rétablir la sécurité, adopter une nouvelle constitution et organiser des élections crédibles. « Le Conseil a échoué sur toute la ligne », a-t-il déclaré. Par conséquent, Doré estime qu’il serait inacceptable que ces conseillers se maintiennent au pouvoir après le 7 février. Pour lui, cette date doit marquer la fin d’un cycle d’inefficacité et de désillusion.
Face à cette situation préoccupante, Guichard Doré propose la création d’un “Conseil consultatif” chargé de remplacer le CPT. Cet organe, précise-t-il, aurait pour mission de préparer un nouvel exécutif et de poser les bases d’une transition plus cohérente et plus responsable. « Nous devons penser à un cadre différent, plus restreint, capable de restaurer la confiance et de poser des actes concrets », a expliqué l’ancien conseiller présidentiel, insistant sur la nécessité d’un renouveau institutionnel profond.
De plus, il plaide pour la mise en place d’un exécutif monocéphale, c’est-à-dire dirigé par une seule autorité, accompagné d’ « un gouvernement de mission » composé de dix ministres, sans premier ministre. Selon lui, ce modèle simplifié permettrait d’alléger la structure étatique et de renforcer la coordination des décisions, un point crucial dans une période où chaque action compte.
Guichard Doré n’a pas hésité à pointer du doigt la direction actuelle du CPT. S’il reconnaît le sens de leadership qu'a fait montre le conseiller Leslie Voltaire durant son mandat, il estime toutefois que les trois autres coordonnateurs sont passés complètement à côté de la plaque. D’après lui, le manque de leadership, la cacophonie interne et la politisation excessive du Conseil ont totalement paralysé son fonctionnement. « Ce qui aurait dû être une transition de redressement est devenu une transition d’attente et d’inertie », a-t-il regretté, soulignant la désillusion croissante de la population face à des promesses non tenues.
Au-delà des critiques, Doré appelle à une refondation politique immédiate. Il invite les acteurs nationaux à ouvrir dès maintenant un dialogue inclusif pour définir le profil, le mandat et la durée du futur organe transitoire. « Le pays ne peut plus se permettre une nouvelle improvisation », a-t-il martelé, insistant sur la nécessité d’un leadership sobre, transparent et orienté vers des résultats concrets.
Dans cette optique, le professeur soutient que la nouvelle transition doit s’inscrire dans une logique d’action, et non de promesse. « Il faut tourner la page des divisions, des querelles de pouvoir et de l’immobilisme. Le peuple attend des solutions, pas des discours », a-t-il affirmé, en appelant à un sursaut de responsabilité nationale.
En 17 mois d’existence, le CPT n’a pas su combler les attentes par rapport aux priorités qu’il s’était fixées, particulièrement le rétablissement de la sécurité dans le pays dont sa capitale, Port-au-Prince, est en grande partie contrôlée par les gangs armés. À moins de quatre mois du 7 février, l’organisation des élections, un autre point important de cette transition, parait hypothétique au vu de la situation.
Par Arnold junior Pierre
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