À l’occasion du 219e anniversaire de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, l’ex président provisoire d’Haïti, Jocelerme Privert, appelle la classe politique à rompre avec la logique de transition et à s’unir pour rétablir la légitimité constitutionnelle à travers des élections libres et inclusives.
Dans une note de conjoncture rendue publique le 17 octobre 2025 à l’occasion du 219e anniversaire de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, l’ancien président Jocelerme Privert tire la sonnette d’alarme sur la situation politique du pays et en appelle à un sursaut collectif pour mettre fin à la transition politique qui s’éternise depuis plusieurs années.
« Le pays n’a plus besoin de nouvelles expériences transitoires, mais d’un retour effectif à l’ordre démocratique », insiste Privert, rappelant que la mission première d’un gouvernement de transition est de rétablir la normalité constitutionnelle et institutionnelle.
L’ancien chef d’État déplore que, depuis six ans, Haïti soit plongée dans une interminable transition politique, dirigée par des responsables dépourvus de légitimité démocratique. « Durant les quinze dernières années (2010-2025), une seule compétition électorale a été organisée », rappelle-t-il, soulignant que la transition ouverte après l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021 est devenue « la plus longue jamais enregistrée sous la Constitution de 1987 ».
Dans sa note, Jocelerme Privert reconnaît l’importance du vote récent du Conseil de sécurité des Nations unies autorisant le déploiement d’une nouvelle force internationale pour neutraliser les gangs armés, mais il insiste sur la responsabilité des dirigeants haïtiens à entreprendre une véritable réforme et une professionnalisation des forces de sécurité. « L’avenir même de la Nation et de la démocratie haïtienne en dépend », affirme-t-il.
Concernant la tenue des élections, l’ancien president de l’assemblée nationale plaide pour des scrutins « libres, transparents, crédibles et inclusifs », organisés sans interférence du pouvoir politique. Selon lui, la priorité pour remettre le pays sur la voie de la légitimité constitutionnelle, offrir un avenir meilleur au peuple haïtien et réintégrer Haïti dans le concert des nations démocratiques du continent, est l’organisation d’élections générales.
Il appelle la classe politique, la société civile et la communauté internationale à unir leurs efforts pour que l’année 2026 marque le retour de la légitimité constitutionnelle et de la stabilité politique dans le pays.
« La restauration de la sécurité, la fin de la transition politique et l’organisation d’élections libres et honnêtes constituent les trois piliers incontournables d’une véritable transformation nationale », conclut Jocelerme Privert, qui voit dans ce retour à la normalité institutionnelle la seule voie possible pour garantir la paix, la stabilité et la dignité du peuple haïtien.
Il convient de rappeler que Jocelerme Privert, alors président provisoire d’Haïti de 2016 à 2017, avait réussi à organiser les élections présidentielles, législatives et locales ayant conduit à l’élection de Jovenel Moïse. Il a pu organiser ces élections avec les fonds issus du trésor public pour un montant près de 55 millions dollars.
Wideberlin Sénexant
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