PubGazetteHaiti202005

Rentrée de l’année judiciaire 2025-2026: l’APM lance un cri d’alarme face à la situation préoccupante du système judiciaire

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Dans un communiqué publié lundi 6 octobre 2025, l’Association Professionnelle des Magistrats ( APM) a lancé un cri d’alarme suite à l’impossibilité de différents tribunaux dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et certaines villes de province de fonctionner régulièrement.

À l’occasion de la rentrée judiciaire 2025-2026, l’Association Professionnelle des Magistrats a dressé un constat alarmant face à la situation préoccupante du système judiciaire en Haïti. L’APM a relevé plusieurs obstacles auxquels  le système judiciaire a été confronté durant l’année précédente. Parmi ces obstacles, elle cite notamment le dysfonctionnement de plusieurs tribunaux dans la région métropolitaine de Port-au-Prince  et des villes de province suite à l’emprise des gangs y compris le déplacement forcé de certains d’entre eux,  relocalisés dans des « conditions indignes et incompatibles avec le bon fonctionnement de la justice.  » Elle a également mis l’accent sur le fonctionnement de plusieurs tribunaux de première instance avec un seul juge d’instruction. 

« Cet état de fait compromet gravement l'accès des citoyens à la justice », dénonce l’APM.

Parallèlement, elle a signalé d’autres difficultés :« des magistrats travaillent dans des situations précaires. Les tribunaux ne sont pas équipés, les mobiliers sont pour la plupart vétustes et ne correspondent pas à l'image de l'institution judiciaire, la majorité des magistrats ne disposent pas de véhicule de service, le traitement qui leur est octroyé est loin d'être à la dimension de leur fonction. »

Selon l’association, cette situation nuit considérablement à l’efficacité des tribunaux.

Préoccupée par ce constat, l’APM exhorte « les autorités du pouvoir exécutif à prendre les mesures urgentes et nécessaires pour garantir la sécurité des infrastructures judiciaires, réhabiliter les tribunaux vandalisés, renouveler le mandat des juges et assurer la protection des magistrats et du personnel judiciaire.  »

Elle demande également au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire(CSPJ) de « s'assurer que les tribunaux et cours soient dotés de matériels de bureau, de véhicules et de moyens adéquats leur permettant d'assurer une meilleure distribution de la justice . »

Par ailleurs, elle a félicité les magistrats qui malgré les conditions difficiles ont réalisé des actions significatives au cours de l’année 2024-2025. Elle les encourage à continuer à œuvrer pour une justice de « qualité et respectueuse des droits humains. »

La nouvelle année judiciaire s’est ouverte lundi 6 octobre dans un climat tendu marqué par une insécurité persistante et des turbulences politiques où ces nombreux défis continuent de peser sur le système judiciaire du pays.


Par: Daniella Saint-Louis

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