PubGazetteHaiti202005

Le Conseil de sécurité de l’ONU vote en faveur d'une force de répression des gangs : plusieurs voix saluent la décision

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Après que le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté ce mardi 30 septembre 2025 la résolution de transformation de la Mission multinationale de soutien à la sécurité en une « Force de répression des gangs », plusieurs voix saluent cette décision qui ouvre une nouvelle page dans l’histoire d’Haïti. Le conseil présidentiel de transition ( CPT), la Primature, l’Ambassade des États-Unis en Haïti, l’OEA, tous voient un jalon posé pour rétablir l’ordre dans le pays.


 Si attendue, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté ce 30 septembre 2025 une résolution autorisant la transformation de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMAS) en une Force de répression des gangs, pour une durée de 12 mois. La résolution prévoit également la création d’un Bureau d’appui de l’ONU. Le vote s’est soldé par 12 voix pour, aucune contre et 3 abstentions.

La Présidence, dans un communiqué, affirme que ce vote « marque un tournant décisif dans la lutte contre les groupes criminels armés qui endeuillent nos familles, paralysent notre économie et menacent l’avenir de notre Nation ». Le communiqué souligne que les plaidoyers menés lors de l’Assemblée générale des Nations Unies avaient pour but d’alerter sur « l’urgence absolue de rétablir la sécurité en Haïti ».


Le coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (CPT), Laurent Saint-Cyr, a également exprimé sa « profonde gratitude aux pays membres du Conseil qui ont soutenu cette résolution » et adressé des « remerciements particuliers aux États-Unis et au Panama, porteurs de cette initiative ».

Pour sa part, la Primature salue « une avancée majeure dans la coopération entre Haïti et la communauté internationale » Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, parlant au nom du gouvernement, croit que cette force renforcée, pouvant mobiliser jusqu’à 5 500 personnels, « représente un levier stratégique pour brider la violence des gangs et protéger la population haïtienne » Il a tenu à exprimer la gratitude d’Haïti envers les États-Unis, le Panama, l’ONU, la Chine, la Russie ainsi que plusieurs pays de la région et du Groupe permanent de partenaires.


Les réactions n’ont pas tardé du côté de la communauté internationale. L’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince a déclaré que « l’ère de l’impunité pour ceux qui cherchent à déstabiliser Haïti est terminée », tout en insistant sur la nécessité d’un déploiement rapide et efficace de cette nouvelle force.

De son côté, le secrétaire général de l’OEA, Albert Ramdin, a souligné que cette décision constitue « un pas vital vers la restauration de la paix et de la sécurité », indispensables au progrès de la feuille de route pour Haïti. Il a rappelé que l’unité régionale et la coopération multilatérale restaient « essentielles pour faire face à des crises complexes ».

Avec ce vote, la communauté internationale réaffirme sa détermination à accompagner Haïti dans la lutte contre les gangs armés, alors que la population continue de subir quotidiennement les violences et les déplacements massifs.


Si ce vote est salué comme espoir pour une Haïti qui périt, aucune date pour l'entrée en oeuvre de cette force n’est encore arrêtée. Malgré cette nouvelle sensation, certains restent toujours sceptiques arguant que seulement une soulution nationale serait à hauteur de la crise actuelle. Alors que la MMAS sera en fin de mission à partir du 2 octobre, les jours après cette adoption seront scrutés à la loupe, à savoir la mobilisation des troupes, de fonds et matériels. Entre l’espoir d’un dénouement et le souvenir des échecs des anciennes missions étrangères en Haïti dont avec le Kenya plus récemment, le pari reste incertain.

Wideberlin Sénexant

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