Le Collectif 4 Décembre, appuyé par plusieurs organisations de la société civile, dénonce la passivité du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) face à la montée en puissance des gangs armés, qui étendent leur emprise sur les rares zones encore relativement épargnées par l’insécurité. Dans une intervention sur Radio Télé Galaxie, le Collectif, après onze mois de gestion du CPT, appelle à l’instauration d’une nouvelle gouvernance capable de répondre efficacement à la crise sécuritaire.
Jean Robert Arguant, coordonnateur du Collectif 4 Décembre, n’a pas mâché ses mots en critiquant l’inaction du CPT. Selon lui, ce dernier n’a rien accompli en dépit des objectifs affichés sur sa feuille de route. Pire encore, il accuse le Conseil de faciliter indirectement la progression des gangs, qui continuent de s’emparer des territoires. « Depuis leur arrivée, ils n'ont rien accompli, sinon permettre aux bandits de poursuivre leur expansion », a-t-il souligné, fustigeant le manque d’action et de résultats tangibles après plusieurs mois.
Pour Jean Robert Arguant, il est impératif que la société civile joue un rôle plus important dans les décisions qui concernent l'avenir du pays. Selon lui, Haïti est au bord du gouffre et il est crucial de prendre des mesures immédiates pour éviter une dégradation irréversible de la situation. « Ce que nous laissons passer aujourd'hui sera très difficile à reprendre demain », a-t-il averti, insistant sur le fait que « la passivité » du CPT n’est plus tolérable.
Arguant a également peint un tableau alarmant de la situation sécuritaire actuelle. Il a dénoncé le sort de près d’un million de personnes contraintes de fuir leurs maisons à cause de la violence des gangs, souvent sans savoir où aller. « Il n’est pas normal qu’un citoyen soit obligé d’abandonner une première maison, puis une deuxième. Près d’un million de personnes vivent ce drame », déploré Arguant insistant sur le droit des citoyens à vivre dans la sécurité et la dignité.
Jean Robert Arguant n’a pas hésité à qualifier la structure du CPT de "ridicule", rappelant que la Constitution de 1987 ne mentionne aucunement l’existence d’un tel conseil présidentiel. Il a également déploré l’instrumentalisation de ce dernier « à des fins d’intérêts personnels, au lieu de servir les besoins urgents de la nation ». « Gérer le pays serait bien plus simple avec une seule personne à la tête, ou, à la rigueur, un pouvoir bicéphale », a-t-il ajouté.
Face à ce constat accablant, le Collectif 4 Décembre appelle à un changement radical de la gouvernance transitoire. Jean Robert Arguant propose la nomination d’un juge de la Cour de cassation en tant que président de la transition, accompagné d’un gouvernement restreint et austère de 12 ministres. Il a souligné que ces derniers ne devraient pas être des fonctionnaires venus pour profiter des ressources de l'État, mais plutôt des bénévoles déterminés à travailler pour le bien-être du pays.
En onze mois de gestion, le CPT a connu trois présidents et deux gouvernements, mais n’a toujours pas trouvé de solutions concrètes à la crise. Face à cette situation, le Collectif 4 Décembre estime qu’il est urgent de repenser la gouvernance et de trouver des solutions qui tiennent compte des aspirations et des souffrances du peuple haïtien.
Ainsi, le Collectif 4 Décembre appelle à un changement profond et immédiat de la gouvernance transitoire, afin de sortir Haïti de la spirale de violence et d’instabilité qui menace son avenir.
Arnold Junior Pierre
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