Intervenant le mardi 18 juillet 2023 à l'émission Le Rendez-Vous avec Volcy Assad, le porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire Michel André a reconnu subtilement que les deux ans du premier ministre Ariel Henry ont été un échec. Toutefois, l’homme de loi impute la responsabilité à la gansterisation du pays qui 9selon lui, a tout hypothéqué.
Le jeudi 20 juillet 2023 a marqué les deux ans du premier ministre intérimaire Ariel Henry au pouvoir après avoir été gratifié de la bénédiction d’un groupe d’ambassadeurs accrédité à Port-au-Prince, communément appelé Core Group. Bon nombre d’opposants qualifient d’échec cuisant ces deux ans de Ariel Henry au pouvoir. Même l’un de ses plus fidèles alliés Michel André, à demi-mot, le reconnaît.
« Je crois que nous sommes dans une impasse politique. Ariel Henry et son gouvernement ont deux ans au pouvoir, le plus gros problème du pays est la question sécuritaire. C’est pourquoi nous supportons le déploiement d’une force multinationale dans le pays », lâche d’entrée de jeu Michel André au micro du journaliste sénior Volcy Assad.
Même s'il reconnait les maigres performances de l'équipe au pouvoir, Michel André estime que durant les deux ans du chef du gouvernement au pouvoir, des efforts ont été faits mais « malheureusement ils ont été plombés par l’insécurité ».
A titre d'exemple, Michel André cite le « démantèlement » du gang de Ti makak, le déblocage de Varreux. « Ce sont des victoires pour la police nationale d’Haïti », croit Me Michel. Il évoque « des réformes significatives ayant été réalisées au niveau de la douane ou les recettes ne font qu’augmenter ; la remise sur pied de la cour de cassation et du Conseil Supérieur de la Police Judiciaire (CSPJ) ».
Cependant, au regard des faits et données disponibles, sur les plans (sécuritaire, politique, économique), le bilan du gouvernement de Ariel Henry est on ne peut plus catastrophique. Sur le plan économique, Haïti fait face à une crise économique profonde, caractérisée par une inflation galopante, une dépréciation de la monnaie nationale et une augmentation significative du chômage. Sur le plan politique, malgré deux accords politiques, Ariel Henry n’a pas su rallier ses protagonistes à sa cause. Sur le plan sécuritaire, selon l’Ordre des Défenseurs des Droits Humains (ORDEH), 2,971 personnes ont été tuées de manière violente et 2,115 cas de Kidnapping. Que de chiffres qui expliquent deux ans de stagnation ou de retard. Michel André n'est pas contre ce tableau d'affichage aussi sombre qu'il puisse être
Toutefois, l’ancien candidat malheureux à la présidence estime que ces chiffres alarmants ne sont que fruit de l’insécurité générée par les hommes du parti haïtien tèt kale qui ont dirigé et « gangstérisé » le pays pendant une décennie. « La quantité de policiers que nous avons ne peut pas sécuriser 12 millions d’habitants. Il n’y a aucune façon de sortir de cette façon sans une force internationale d’appui à la PNH », soutient Michel André.
Le Premier ministre haïtien Ariel Henry et ses alliés ne cessent de solliciter une force d’intervention en Haïti. Depuis, la crise sécuritaire a été exacerbée par l'instabilité politique, une épidémie de choléra et un tremblement de terre en en août 2021, au point que les besoins humanitaires urgents du pays s'élèvent à 720 millions de dollars / 646 millions d'euros (pour aider 3 millions de personnes).
Certains secteurs de l’opposition politique estiment qu’il s’agit d’une énième manœuvre du premier ministre Ariel Henry et de ses alliés pour se pérenniser au pouvoir. Pour Michel André rejette cette thèse. Selon lui, il est question, de permettre aux citoyens de vaquer librement à leurs occupations.
« Depuis que l’on arrive pas à mettre de l’ordre dans le pays, on peut beau réaliser des efforts et permettre de renflouer les caisses de l’Etat, la vie sociale et économique de la population ne va pas changer », indique l’ancien opposant farouche au pouvoir de Jovenel Moise.
Michel André reconnaît l’échec du gouvernement qu’il supporte. Toutefois, il ne croit pas que la messe soit déjà dite. Il estime que la vie de la population peut encore changer surtout avec un éventuel déploiement d’une force multinationale dans le pays. « La bataille du gouvernement et de ses alliés n’est pas terminée. Nous ne sommes pas à l’heure du bilan. Il faut attendre », confie André Michel.
Dans des tweets successifs réalisés le jour marquant les deux ans de Ariel Henry au pouvoir, Michel André, clair plus que jamais, a indiqué que c’est la gansterisation du pays qui a hypothéqué les velléités du premier ministre Ariel Henry. Il confie que le secteur démocratique et populaire assume la responsabilité de sa participation au gouvernement de Ariel Henry.
« Devant l’histoire,le SDP portera la responsabilité de sa participation
au Gouvernement du Docteur Ariel HENRY,mais, la Gangstérisation du Pays qui a tout hypothéqué,est incontestablement l’œuvre de celles et ceux qui l’ont dirigé de 2011 à 2021. À chacun sa Responsabilité ! », a-t-il écrit.
Ariel Henry tient les rênes du pays et personne ne sait jusqu’à quand. Aucune chronologie d’activités n’a été promulguée. Personne n’a une idée de la date de la réalisation des prochaines joutes électorales.
Par: Daniel Zéphyr
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