PubGazetteHaiti202005

Assassinat de Jovenel Moise : le premier ministre Ariel Henry crée des obstacles majeurs, selon l’OPC

Renand Hedouville


A travers un communiqué de presse publié ce jeudi 23 septembre 2021, l’office de la protection du citoyen estime que le premier ministre Ariel Henry crée des obstacles majeurs dans le cadre du dossier de l’assassinat de l’ancien président de la république Jovenel Moïse. L’OPC estime que le chef du gouvernement a foulé aux pieds toutes les règles de droit et de démocratie, notamment le principe selon lequel « nul n'est au-dessus de la loi », en refusant de fournir des explications au commissaire du gouvernement et en boudant l'invitation du chef du parquet.

 

Le dossier du président de la république Jovenel Moïse revient sur le tapis. Après qu’il a demandé au premier ministre Ariel Henry de démissionner et se mettre à la disposition de la justice, l’office de la protection du citoyen est monté au créneau ce jeudi pour fustiger le comportement du patron de la primature vis-à-vis de la justice haïtienne. « Le premier ministre crée des obstacles majeurs », estime l'office de la protection du citoyen croyant mordicus que la solidarité internationale est impérative dans ce dossier.

 

Pour l’office de la protection du citoyen, le premier ministre a foulé au pieds toutes les règles de droit et de démocratie, notamment le principe selon lequel « nul n'est au-dessus de la loi » soulignant, de surcroit, que le premier ministre a refusé de fournir des explications au commissaire du gouvernement et l'invitation du chef du parquet, considéré dans les autres systèmes judiciaires comme procureur de la république.  « il a renvoyé le commissaire du gouvernement en date du 13 septembre 2021, puis le ministre de la justice, Me Rockfeller Vincent, pour les remplacer par des serviteurs à sa solde dans l'idée de cacher la vérité », note l’OPC. 

 

Selon l’institution étatique indépendante de protection et de promotion des droits humains, le premier ministre Ariel Henryconstitue un obstacle majeur pour l’avancement du dossier. « Avec ses deux hommes dont l'un à la tête du Ministère de la Justice et l'autre au Parquet de Port-au-Prince, le Juge instructeur, Me Garry ORELIEN, en dépit de sa ferme volonté de travailler à l'aboutissement de l'enquête, devient de plus en plus exposé à l'insécurité et à d'éventuelles tentatives déloyales dans un pays où le système judiciaire traverse une crise », analyse l’institution.

 

Plaidoyer pour une commission d'enquête internationale 

 

Dans sa démarche de plaidoyer contre l'impunité en Haïti, l’institution dirigée par Me Renan Hedouville dit s'être adressée formellement à  diverses instances et personnalités internationales telles que : l'Alliance Globale des Institutions Nationales des Droits de l'Homme (GANRHI), l'Association Francophone des Commissions Nationales des Droits de l'Homme (AFCNDH), la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies en Haïti faisant office de Cheffe du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) et la Haute-Commissaire des Nations-Unies aux Droits de l'Homme aux fins de solliciter l'appui de la communauté internationale dans le cadre du suivi de l'enquête sur l'assassinat du Président Jovenel MOISE.
« Ne pas travailler pour l'aboutissement d'une enquête avec condamnation de tous les présumés assassins peut devenir un très mauvais précédent (un mauvais signal) pour toute la région de l'Amérique et des Caraïbes », prévient l’office de la protection du citoyen qui croit au nom du droit à la vérité et à la justice (valeurs prônées par les Nations Unies), que la contribution de l'ONU se révèle importante pour la conduite d'une bonne enquête.  

L’OPC continue d'exiger « la mise en place d'une commission d'enquête internationale en appui au Juge d'instruction, Me Garry ORELIEN, vu la dimension transnationale du crime perpétré sur le Chef de l'État haïtien afin que tous les commanditaires, les auteurs intellectuels et matériels de cet assassinat crapuleux du Président MOISE soient identifiés et traduits en justice conformément au Droit Pénal International et au Droit International des Droits de l'Homme ». 
« Ce crime ne peut, en aucun cas, rester impuni », croit l’office de la protection du citoyen. 

 

Par : Daniel Zéphyr

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