PubGazetteHaiti202005

Les allégations de corruption contre des membres du conseil présidentiel fragilisent la transition, selon la CARICOM

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Dans un communiqué de presse ce mardi 20 août 2024, le Groupe des Personnes Éminentes de la CARICOM (GPE) a présenté le rapport de leur séjour en Haïti, durant lequel ils ont rencontré des acteurs clés de la transition. Le GPE a notamment souligné que les allégations de corruption contre des membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) dans l’affaire BNC fragilisent le processus de transition. Il a insisté sur la nécessité d’une résolution rapide pour préserver l’intégrité de l’institution et la confiance du public dans ce processus.

La situation suscite des inquiétudes tant au sein de la communauté locale qu’internationale, y compris la CARICOM.

Le communiqué constitue un résumé des réunions entre le GPE et les acteurs clés, ainsi qu’un rapport des préoccupations soulevées par les différents secteurs et des points de vue des éminentes personnalités.

Selon le GPE de la CARICOM, les allégations de corruption visant trois membres du Conseil Présidentiel de Transition fragilisent le processus de transition. D’après le GPE, ces accusations ne pouvaient survenir à un pire moment. Il estime que la situation nécessite une résolution rapide afin de préserver l’intégrité de l’institution et la confiance du public dans le processus de transition.

« À cet égard, l’enquête de l’unité de lutte contre la corruption sera d’une importance capitale », estiment les éminentes personnalités, qui jugent nécessaire « de revenir à l’esprit de l’accord signé en Jamaïque le 11 mars 2024, qui reposait sur l’inclusivité, le consensus et la responsabilité ».

Durant son séjour, le GPE a rencontré plusieurs acteurs clés de la transition. À l’issue de ces rencontres, le GPE s’est dit encouragé de constater que le Conseil semble faire des efforts pour surmonter les retards dans la mise en place des institutions et entités clés prévues par l’Accord du 3 avril entre les parties prenantes, telles que le Conseil Électoral Provisoire (CEP), l’Organe de Surveillance de l’Action Gouvernementale (OCAG), le Conseil National de Sécurité, et la Conférence Nationale.

Le GPE a également discuté du malaise parmi les parties prenantes « dû à la non-publication de l’Accord du 3 avril, à l’absence des institutions critiques proposées, à l’inaction du Conseil, et à l’impact négatif de cette inaction sur les allégations de corruption visant trois de ses membres ».

Le Groupe des Personnes Éminentes de la CARICOM a aussi relevé des préoccupations concernant les difficultés rencontrées par la PNH et la mission multinationale dans la lutte contre l’insécurité. Selon les acteurs ayant exprimé leurs préoccupations, la force kenyane semble être en sous effectif et sous-équipée. 

« La nécessité de fournir un financement adéquat pour la mission multinationale afin de résoudre rapidement ces déficits en équipement et en personnel a été soulignée, ces besoins étant également nécessaires pour la police haïtienne », rapporte le communiqué.

Certains représentants de la société civile et des partis politiques non représentés au sein du CPT et du gouvernement ont rencontré le GPE de la CARICOM. Ils ont unanimement convenu de la nécessité de repenser et de reconfigurer le CPT, selon le communiqué de presse du GPE.

« Les inquiétudes et les problèmes soulevés étaient unanimes : l’incapacité de l’État à améliorer la sécurité ; la déception face au manque d’impact de la présence des forces kenyanes ; l’érosion de la confiance du public dans le CPT, exacerbée par le scandale de corruption et les demandes pressantes de retrait des trois conseillers ; l’inquiétude croissante que, en raison des retards perçus comme de l’inaction, le processus de transition ne puisse pas respecter l’échéance de février 2026 pour l’installation d’un président élu », rapportent les éminentes personnalités.

L’avenir du Conseil Présidentiel de Transition et des conseillers présidentiels reste flou. Le CPT, dans son ensemble, n’a jamais pris de décision ou fait de communication concertée sur l’affaire BNC, dans laquelle trois conseillers présidentiels sont accusés d’avoir demandé 100 millions de gourdes à Raoul Pierre-Louis, alors Président du Conseil d’Administration de la BNC, pour qu’il conserve son poste.

 

 

Par : Daniel Zéphyr

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