Le président de la République Dominicaine Luis Abinader a affirmé lors de son allocution devant le congrès dominicain, hier, mardi 29 février que plus de 170 000 migrants haïtiens ont été déportés durant l'année 2022.
" Jamais auparavant un gouvernement n'avait autant fait pour protéger l'intégrité de la République dominicaine le long de sa frontière, ni fait preuve d'autant de fermeté dans notre politique d'immigration, conforme aux droits de l'homme, mais sans hésitation quant à son application", a déclaré le président dans son message annuel au Parlement.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2020, Abinader a durci la politique d'immigration sur Haïti, pays avec lequel la République dominicaine partage l'île d'Hispaniola et une longue relation assaisonnée de rancœur et de méfiance.
Le président a présenté comme un "objectif stratégique" la construction de cette clôture le long des 380 kilomètres de frontière qu'ils partagent."Au cours de l'année écoulée 2022, 54 kilomètres ont commencé à être construits, dans les zones les plus peuplées, qui seront terminés en mai prochain", a-t-il annoncé.
Les autorités ont également ordonné des opérations pour attraper les migrants, y compris les femmes enceintes. Abinader a souligné que l'année dernière "171 000 expulsions ont été effectuées contre 85 000 effectuées en 2021, ce qui représente une augmentation de 102%".
"En 2019, les expulsions étaient de 67 400, et pour mettre les données en perspective, en 2011, de 8 636", a-t-il ajouté.
« Il n'y a pas et il n'y aura pas de solution dominicaine aux problèmes d'Haïti », a insisté Abinader. « Les problèmes d'Haïti doivent être résolus en Haïti, à travers une formule de responsabilité partagée, qui n'exclut pas les Haïtiens, mais qui garantit l'engagement de ceux qui doivent le plus et peuvent compter parmi les pays les plus développés.
Le 10 novembre 2022, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk, avait exhorté les autorités de la République Dominicaine à mettre fin aux retours forcés des migrants haïtiens.
Il avait déclaré que " Haïti ne réunit pas aujourd'hui les conditions sécuritaires adéquates pour le retour "sûr, digne et durable" des migrants compte tenu des "violences armées incessantes et des violations systématiques des droits de l'Homme".
Le président de la République Dominicaine avait qualifié " d'inacceptables et d'irresponsables les déclarations du Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Turk, exhortant la République Dominicaine d'arrêter les expulsions forcées des migrants haïtiens " . En rejetant cette décision , Luis Abinader avait prévenu que " les expulsions vont seulement se poursuivre, mais elles seront multipliées " .
Avec Listin Diario
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