De retour de Londres, le directeur du SEMANAH, Éric Prévost, présente le jeudi 4 décembre 2025 les retombées de la participation d’Haïti à la 34e Assemblée générale de l’OMI, marquée par des promesses d’appui, des partenariats techniques et des enjeux urgents pour la sécurité maritime.
Le Service maritime et de navigation d’Haïti (SEMANAH) a tenu une conférence de presse pour présenter les résultats de la participation du pays à la 34e Assemblée générale de l’Organisation maritime internationale (OMI), organisée à Londres du 23 novembre au 3 décembre 2025. La délégation haïtienne était dirigée par le directeur général du SEMANAH, Éric Prévost, qui affirme avoir obtenu plusieurs engagements de soutien en faveur du secteur maritime national.
Selon M. Prévost, des rencontres avec les représentants de l’Arabie saoudite ont abouti à des promesses de formations spécialisées et de dons de matériels maritimes pour renforcer les capacités haïtiennes. Avec les autorités du Sultanat d’Oman, il a été question d’appui en hydrographie et en formation aux opérations de sauvetage. Le directeur souligne que le SEMANAH manque cruellement de cadres intermédiaires, particulièrement dans l’hydrographie, et que l’Oman s’est engagé à accompagner Haïti dans ce domaine.
Le responsable indique également avoir discuté avec les autorités dominicaines autour de la délimitation de la frontière maritime, un dossier sensible qui provoque des tensions récurrentes entre pêcheurs haïtiens et garde-côtes dominicains, notamment dans la zone d’Anse-à-Pitres. Il annonce la tenue de nouveaux pourparlers afin d’avancer vers un accord clair sur cette question.
D’autres dirigeants rencontrés à Londres ont, selon lui, promis leur appui à Haïti. Une réunion internationale est prévue très prochainement au Brésil pour approfondir les échanges autour de la protection maritime et de la gestion des risques.
M. Prévost a également annoncé qu’un audit international aura lieu en mars 2026 afin d’identifier les failles dans le système de gestion maritime du pays. Pour préparer cette évaluation, un atelier national de cinq jours, qui se termine ce 5 décembre, réunit l’OMI, la Protection civile, l’APN, les garde-côtes et d’autres partenaires du secteur afin d’organiser la documentation requise.
Le directeur affirme par ailleurs qu’Haïti est devenue membre d’une organisation lui offrant la possibilité de surveiller ses eaux grâce à un système de gestion satellitaire. Cela permettra de détecter les trafics illicites, actes de piraterie, violations des frontières et autres menaces.
Il précise aussi que le SEMANAH travaille sur l’équipement de surveillance des usagers de la mer(GPS), y compris les voiliers, pour mieux prévenir les dangers et renforcer la capacité de sauvetage lors de naufrages.
Abordant la question de la sécurité maritime, M. Prévost explique que cette responsabilité relève principalement des garde-côtes, tout en reconnaissant les pénuries de matériel qui affectent leur capacité à surveiller plus de 1 700 km² d’espace marin.
Ces derniers mois, les trajets maritimes sont devenus les plus fréquentés pour rejoindre le Grand Sud, en raison de l’insécurité sévissant sur la route nationale. Une situation qui soulève une interrogation cruciale : que doivent faire les autorités maritimes pour assurer une meilleure protection des usagers et renforcer les contrôles sur les voies maritimes ?
Wideberlin Sénexant
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