PubGazetteHaiti202005

Abinader à Amnesty : « Qu’ils aillent travailler en Haïti »

LISTIN DIARIO

En visite à la frontière haïtiano-dominicaine, le président Luis Abinader a vivement répondu aux critiques d’Amnesty International concernant son protocole migratoire. Il défend fermement sa politique, tout en poursuivant une tournée dans les zones sensibles de la frontière.

Le président dominicain Luis Abinader a profité de sa visite ce jeudi 24 avril 2025 à la frontière avec Haïti pour adresser un message sec à Amnesty International. Interrogé sur les critiques émises par l’ONG à propos du nouveau protocole de santé imposé aux migrant·e·s haïtiens, il a déclaré :
« À Amnesty International, je réponds qu’ils devraient aller travailler en Haïti, s’occuper de la situation des droits humains dans ce pays. Qu’ils n’abandonnent pas Haïti, et que la communauté internationale en fasse autant. Moi, ma responsabilité, c’est de défendre la République dominicaine. »

Cette déclaration fait suite à la vive réaction d’Amnesty, qui a qualifié ce protocole — exposant les migrant·e·s sans papiers à une expulsion après avoir reçu des soins médicaux — de « déshumanisant » et de contraire au droit international.

Accompagné du ministre de la Défense, Carlos Antonio Fernández Onofre, et du commandant général de l’Armée, Iván Camino Pérez, le chef de l’État a entamé une tournée stratégique dans plusieurs provinces frontalières. À Dajabón, il a supervisé les installations du mur frontalier, avant de poursuivre son déplacement vers Elías Piña, Jimaní, et enfin Pedernales, où il prévoit de visiter plusieurs établissements hôteliers à Cabo Rojo.

Ce déplacement s’est déroulé sous haute surveillance, avec un renforcement militaire visible dans toute la région. Des troupes fraîchement déployées sont venues appuyer les soldats déjà postés dans la zone, dans le cadre d’une politique sécuritaire visant à freiner l’immigration irrégulière et les activités illégales.

Amnesty, pour sa part, maintient la pression sur le gouvernement dominicain. « Il doit mettre immédiatement fin aux expulsions collectives de personnes haïtiennes, et abroger le protocole liant l’accès à des services de santé à une expulsion », a insisté Ana Piquer, directrice du programme Amériques. Selon l’ONG, ces mesures mettent des vies en danger et consacrent une discrimination systémique envers les populations haïtiennes.

Gazette Haïti avec Listin Diario

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