Face à l’aggravation de la violence dans la capitale haïtienne, l’organisation caritative Food For The Poor Haïti (FFTPH) a annoncé la fermeture temporaire de son bureau central à Port-au-Prince. Cependant, les bureaux régionaux situés dans le Nord et les Nippes continueront de fonctionner afin de poursuivre leur mission d’aide aux populations vulnérables.
Dans un avis adressé à ses bénéficiaires, partenaires, collaborateurs et supporteurs, FFTPH a exprimé sa gratitude envers tous ceux qui soutiennent son action humanitaire, notamment la Police Nationale d’Haïti pour son soutien constant, ainsi que ses employés pour leur engagement, malgré un contexte de plus en plus difficile.
Cette décision intervient après le kidnapping récemment de deux employés de l’organisation, séquestrés pendant trois jours. Ils ont été libérés depuis.
La direction a souligné que les actes de violence autour du bureau central ont atteint un niveau insupportable, dépassant la résilience de ses employés. « Les conditions de travail sont devenues intolérables », a indiqué FFTPH dans son communiqué.
Face à cette situation, Food For The Poor a décidé de « suspendre temporairement ses activités à Port-au-Prince afin d’offrir à son personnel un temps pour se renforcer, reprendre courage et se soutenir mutuellement à travers la prière ». « Fondée sur des valeurs chrétiennes », l’organisation a également lancé « un appel à la population pour prier pour la paix en Haïti et pour la transformation des cœurs, en vue d’une vie digne et paisible pour tous les citoyens. »
Une situation de plus en plus préoccupante à Port-au-Prince
La suspension des activités de FFTPH à Port-au-Prince survient alors que plusieurs autres institutions, tant publiques que privées, ont dû fermer leurs portes en raison de la montée en puissance de l’insécurité. Parmi elles, les facultés de l’Université d'État d'Haïti (UEH) comme Faculté des sciences humaines, Institut Supérieur d'Etudes et de Recherches en Sciences Sociales
ISERSS/IERA, Institut National d'Administration de Gestion et des Hautes Études Internationales (INAGHEI). De nombreuses écoles privées ont été contraintes de suspendre leurs cours, affectant des milliers d’étudiants. Cette situation met en lumière l’ampleur de la crise sécuritaire à Port-au-Prince, qui touche divers secteurs de la vie quotidienne.
Malgré ces défis, la direction de Food For The Poor, par la voix de Mario Nicoleau, Directeur Exécutif, a réaffirmé « sa détermination à poursuivre son travail en faveur des plus démunis, particulièrement dans les zones moins touchées par l’insécurité ». « Nous restons engagés à poursuivre notre mission humanitaire, quelles que soient les difficultés », a-t-il assuré.
Arnold Junior Pierre
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