Victimes de l’insécurité : des jeunes de Delmas viennent en aide aux déplacés internes

Des milliers de déplacés vivent dans des conditions précaires à l’École nationale République d’Équateur. Ce dimanche 16 mars 2025, des jeunes de Delmas ont distribué 300 plats chauds et un camion d’eau potable. Une action de solidarité saluée dans un contexte marqué par une insécurité persistante et un manque criant de ressources de base.

Dans un contexte de violences généralisées et de déplacements massifs de population, un groupe de jeunes résidant à Delmas s’est mobilisé pour venir en aide aux déplacés internes installés à l’École nationale République d’Équateur.

De leur propre initiative et avec leurs moyens limités, ces jeunes ont distribué 300 repas chauds ainsi qu’un camion d’eau potable aux familles déplacées, réparties dans 21 espaces aménagés au sein de l’établissement scolaire. Un geste qui vise à soulager momentanément ces familles, confrontées à des conditions de vie extrêmement difficiles depuis plusieurs mois.

Selon Pierre Richard Jeudi, président du comité de gestion du centre de déplacés, les besoins restent immenses. « Depuis des mois, nous faisons face à d’énormes difficultés pour nourrir tout le monde et garantir un minimum d’hygiène », a-t-il déclaré. « Le manque de nourriture et de kits sanitaires constitue notre plus grand défi au quotidien. »

Il affirme que les dons reçus sont largement insuffisants pour répondre aux besoins des centaines de personnes, pour la plupart originaires de quartiers de Port-au-Prince touchés par les violences armées.

L’initiative de ces jeunes a été accueillie avec reconnaissance par les sinistrés. « Ce sont des jeunes de notre communauté qui se mobilisent pour aider leurs frères et sœurs dans le besoin. Ils prouvent que la solution doit venir de nous-mêmes, Haïtiens, avant tout », a confié une déplacée, mère de trois enfants, qui a requis l’anonymat.

Les organisateurs espèrent renouveler cette action dans les prochains jours et appellent d’autres jeunes et organisations locales à s’engager à leurs côtés.

Alors que la crise humanitaire s’intensifie, ces gestes de solidarité citoyenne apparaissent comme de rares lueurs d’espoir pour une population durement frappée. Ils rappellent qu’au-delà des difficultés, la solidarité demeure un pilier essentiel pour résister face au chaos.

Arnold Junior Pierre