Après avoir vécu dans des conditions précaires en Turquie, 226 ressortissants haïtiens ont fait le choix de rentrer volontairement en Haïti. Cette décision, selon les autorités, met en lumière les défis liés à l’émigration haïtienne et la nécessité pour l’État d’apporter un meilleur accompagnement à ses citoyens.
Le ministre des Affaires sociales et du Travail, Georges Wilbert Franck, ainsi que Jean Négot Bonheur Delva, directeur général de l’Office National de la Migration (ONM), étaient présents pour accueillir ces migrants. Pour le ministre Franck, ce retour est une occasion de réflexion sur la situation des Haïtiens contraints de quitter leur pays en quête d’un avenir meilleur.
« Ce choix démontre une volonté de reconstruire ici, malgré les défis. L’État doit prendre la mesure de cette réalité et renforcer ses actions pour garantir un cadre de vie meilleur à tous les Haïtiens », a-t-il déclaré.
Jean Négot Bonheur Delva a, de son côté, confirmé que ces migrants avaient volontairement pris la décision de rentrer. Afin de leur faciliter la réinsertion, l’ONM, en partenariat avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), leur a accordé une aide financière de 15 000 gourdes, soit 10 000 gourdes provenant de l’ONM et 5 000 gourdes de l’OIM.
Parmi les rapatriés, plusieurs ont témoigné des difficultés rencontrées en Turquie, notamment en raison de différences culturelles marquées.
« Quand nous avons quitté Haïti pour la Turquie, nous avons découvert une culture très différente de la nôtre. L’adaptation était compliquée, et la vision des autorités locales ne facilitait pas notre intégration », a confié l’un des migrants de retour.
Certains estiment que ce retour est aussi une prise de conscience sur la nécessité de contribuer au développement du pays.
« Je ne fais pas de politique, mais nos dirigeants regardent la télévision et voient comment les gens à l’étranger travaillent pour leur pays. Il est temps que nous fassions de même et que nous participions à la reconstruction d’Haïti », a souligné un autre rapatrié.
Si ces migrants ont choisi de rentrer volontairement, beaucoup restent préoccupés par l’insécurité qui gangrène le pays. Un homme, arborant le drapeau haïtien autour du cou, a lancé un appel aux dirigeants :
« Il faut que nos dirigeants prennent leurs responsabilités. Nous avons pris la décision de revenir chez nous, mais si rien ne change, si on subit la même insécurité, que devons-nous faire ? »
Un autre migrant a confié que l’insécurité postérieure au 7 février 2021 avait été l’un des éléments déclencheurs de son départ d’Haïti.
« J’avais peur, la situation était devenue insoutenable. J’ai dû partir. Aujourd’hui, je reviens, mais la question de la sécurité reste une inquiétude », a-t-il expliqué.
Malgré ces préoccupations, ces Haïtiens de retour espèrent pouvoir retrouver une stabilité et participer à la reconstruction de leur pays. Reste à savoir si les mesures annoncées par le gouvernement permettront une réelle réintégration de ces migrants et un meilleur avenir pour ceux qui, comme eux, rêvent d’une Haïti plus prospère.
Arnold Junior Pierre
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