À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la Solidarité des Femmes Haïtiennes Journalistes (SOFEHJ) a mis en avant un problème encore peu abordé dans le débat public : la corruption sexuelle. Lors d’une causerie organisée autour du thème « Les défis de l’autonomisation des femmes face à la corruption sexuelle », l’organisation a souligné l’urgence d’un cadre juridique pour combattre ce fléau.
Réunissant 35 participants, la rencontre a permis d’échanger sur les formes de corruption sexuelle qui entravent l’autonomie des femmes en Haïti. « Il existe un véritable vide juridique autour de cette question, ce qui laisse impunies de nombreuses victimes et renforce un climat où l’abus de pouvoir à des fins sexuelles est toléré », a déclaré Me Ebens Exantus, l’un des intervenants principaux.
Martine Isaac Charles, coordonnatrice de la SOFEHJ, a insisté sur la nécessité de briser le silence autour de cette problématique. « La corruption sexuelle est une réalité quotidienne pour de nombreuses femmes, mais elle reste invisibilisée dans le discours public. Il est temps d’interpeller les autorités sur la mise en place de mécanismes de protection adaptés », a-t-elle affirmé.
En marge de cette causerie, la SOFEHJ a publié une note appelant à une action concrète pour renforcer l’autonomisation des femmes en Haïti. L’organisation met en avant deux indices internationaux pour évaluer cette autonomisation : l’Indice d’Autonomisation des Femmes (IAF) et l’Indice de Parité entre les Sexes (IPS). Ces outils permettent de mesurer la liberté des femmes à faire des choix et à saisir des opportunités en matière de santé, d’éducation, d’inclusion sociale et de participation à la prise de décision.
Toutefois, la SOFEHJ identifie cinq obstacles majeurs qui freinent l’émancipation des femmes haïtiennes :
- L’accès limité aux ressources et opportunités ;
- Les normes sociales défavorables aux femmes ;
- La sous-représentation des femmes dans les espaces décisionnels ;
- La prévalence de la violence basée sur le genre ;
- L’absence de politiques et législations adaptées.
Dans la continuité de cette démarche, la SOFEHJ a également lancé une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux, relayant le message de l’ONU pour cette édition 2025 : « Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ».
L’organisation appelle à une prise de conscience collective et insiste sur l’importance de l’implication des femmes dans les instances de décision. « L’égalité ne peut être atteinte sans la présence active des femmes dans les sphères de pouvoir et de responsabilité », a conclu Martine Isaac Charles.
À travers ces actions, la SOFEHJ réaffirme son engagement à lutter contre toutes formes de discriminations et à promouvoir un cadre légal garantissant aux femmes un environnement sûr et équitable.
Arnold Junior Pierre
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