Dans un discours prononcé le dimanche 2 mars 2025 lors de la septième cérémonie de remise de diplômes de l’Université de la Fondation Dr Aristide à Tabarre, l’ancien président de la République, Jean-Bertrand Aristide, a dénoncé les discours officiels sur la sécurité, qu’il juge creux et insuffisants. Il exige « la sécurité et non des promesses de sécurité ».
Comme à l’accoutumée, les cérémonies de graduation de l’université de la Fondation Dr Aristide sont très attendues. Les discours de l’ancien président Jean Bertrand Aristide lors de ces cérémonies aussi. Fidèle à lui même, il n’a pas manqué d’utiliser des punchlines, des métaphores, des illustrations dans son discours de cette année.
Un point marquant de son intervention était ses mots sur l’insécurité en Haïti. Alors que son parti préside actuellement le Conseil Présidentiel de Transition par le biais de son représentant Lesly Voltaire, il n’a pas manqué de constater subtilement l’échec.
« Nous n’avons pas besoin de promesses de sécurité. Non. Nous avons besoin de sécurité. De la sécurité à Port-au-Prince comme dans toutes les sections communales.», a lancé Jean Bertrand Aristide, s’adressant à une assemblée attentive de nouveaux diplômés et de leurs proches.
Aristide a pris le soin de peindre un tableau sombre sur la situation en Haïti avec une crise multidimensionnelle et de l’espoir qui s’amenuise au quotidien. « Trop de sang ont été versés. Trop de morts. Trop de déplacés internes. Trop de misère et de famine. Trop de corruption au niveau de l’Etat », a dénoncé le leader de Fanmi Lavas, accordant un zéro aux autorités.
Aristide s’est exprimé avec sa verve habituelle et son charisme. Il fait passer son message directement ou indirectement avec des figures de style bien choisies et faites sur mesure. Il juge que l’heure est de régler l’urgence et d’agir rapidement.
« Trop d’axes routiers bloqués. Trop de territoires abandonnés. Trop de gangs avec costumes. Trop de gangs armés. Trop de projectiles contre le bateau qui fait actuellement naufrage alors que l’on se trouve sur le bateau en question », a critiqué le président à deux coups d’état, soulignant que « mòd leta sa a pa ka sove pèp la san pèp la ».
Pour mieux adresser le problème, Aristide plaide pour une alliance renforcée entre la population et la Police nationale d’Haïti. « Quand la PNH dispose de moyens adéquats et fait corps avec la population, c’est un sérum patriotique qui doit permettre au drapeau national de recommencer à flotter dans la liberté, l’égalité et la fraternité. Cette force patriotique sera le leitmotiv pour exiger justice et réparation », a déclaré l’ex-président.
Au sujet de la restitution de la dette de l’indépendance, Jean Bertrand Aristide a reconnu que des avancées significatives ont été effectuées et qu’un jour le pays se réveillera avec des bonnes nouvelles en la matière.
Il est bon de rappeler que ce sujet était au menu des discussions entre Leslie Voltaire, actuellement président du Conseil Présidentiel de Transition et Emmanuel Macron, président de la république française. Selon Voltaire, Macron devrait annoncer quelque chose d’important en avril prochain sur la question, à
Par: Daniel Zéphyr
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