Ce vendredi 28 février 2025, l'église Saint-Pierre de Pétion-Ville a accueilli plusieurs personnalités du pays venues rendre un dernier hommage à Jean-Pierre Basilic Dantor Franck Étienne, plus connu sous le nom de Frankétienne. Écrivain, poète, dramaturge, peintre et musicien, il s'est éteint à l'âge de 88 ans, laissant derrière lui une œuvre immense et une empreinte indélébile dans la culture haïtienne.
La cérémonie funéraire a réuni des personnalités de divers horizons. Le président du Conseil présidentiel de transition, Leslie Voltaire, accompagné du conseiller présidentiel Edgard Leblanc Fils, du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et du ministre de la Culture et de la Communication Patrick Delatour et du secrétaire d’État à la Communication, Bendgy Tilias et d’autres membres du gouvernement était présent à l’église Saint-Pierre.
Parmi l’assistance, de nombreuses figures du monde culturel haïtien ont été remarquées, notamment des écrivains et des artistes venus rendre hommage à l’illustre disparu. Rosilia François Corneille, présidente de l’Académie créole haïtienne (Akademi Kreyòl Ayisyen - AKA), était également présente, aux côtés de représentants de la société civile, tous unis dans un dernier adieu à Frankétienne.
Dans un moment empreint de gravité, Marie-Andrée Manuel Étienne, épouse du défunt, a livré un témoignage poignant. « Ton départ a bouleversé mon univers », a-t-elle confié, évoquant la force inébranlable avec laquelle Frankétienne a lutté pour ses convictions, même face à la maladie.
S’adressant à leurs enfants, Stéphane et Rudi, elle a exprimé ses doutes face à l’avenir, tout en trouvant réconfort dans la spiritualité. « Dieu de la vie, Dieu d’amour, que l’intelligence divine de l’énergie universelle me guide et me protège », a-t-elle murmuré.
Dans un dernier adieu, elle a salué son mari avec des mots pleins de gratitude : « Merci de nous avoir appris à aimer Haïti. Merci pour ce voyage. Au revoir, mon géant. »
Dans son homélie, le révérend Guerlin Chancy, représentant de Monseigneur Max Leroy Mesidor, a souligné la stature exceptionnelle de l’écrivain. « Frankétienne était un architecte du rêve, un massif imposant dont la seule présence forçait l’admiration. »
De son côté, Rosilia François Corneille, présidente de l’Académie créole haïtienne, a insisté sur l’impact incommensurable de son œuvre. « Il ne mérite pas seulement un hommage. Il est plus grand que son pays. Son œuvre continuera de nourrir la terre haïtienne. »
Un hommage national à la hauteur de son génie
La veille, une cérémonie officielle s’était tenue à l’Hôtel Montana à Port-au-Prince, organisée par le ministère de la Culture et de la Communication. Le Conseil présidentiel de transition, des membres du gouvernement, d’anciens ministres, des figures du monde artistique et des représentants d’organisations internationales s’étaient réunis pour honorer celui qui fut l’un des piliers de la littérature et des arts plastiques haïtiens.
Frankétienne laisse derrière lui plus de 50 ouvrages et plus de 6 000 toiles, témoins de son génie protéiforme et de son engagement indéfectible pour Haïti.
En ce jour de deuil, Haïti s’incline devant l’un de ses plus grands esprits, un homme dont l’œuvre continuera d’éclairer des générations entières.
Arnold Junior Pierre
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