PubGazetteHaiti202005

Haïti/insécurité: 184 enfants tués et 105 autres blessés durant l’année 2024

 CLARENS SIFFROY / AFP

 184 enfants ont été tués et 105 autres blessés par des gangs armés en Haïti durant l’année 2024, selon communiqué de Save The Children en Haïti rapportant des données de l’Organisation des Nations Unies (ONU)


2024 a été l’année la plus meurtrière pour les enfants d’Haïti, déplore l’organisation non-gouvernementale, Save The Children. Au cours de cette année, un total de 184 enfants dont 123 garçons et 61 filles ont été assassinés par les gangs armés du pays tandis que 105 autres dont  75 garçons et 30 filles ont été blessés. Ces chiffres ont augmenté de 68% du nombre de victimes vérifiées parmi les enfants par rapport à 2023, où 115 enfants avaient été tués et 57 autres blessés.

Selon l’organisation, 24 enfants en moyenne ont été tués ou blessés chaque mois en 2024.  75 parmi les victimes ont été tués au cours des trois derniers mois de 2024. Certains d’entre eux n'avaient que 12 ans et 27 faisaient partie de groupes armés.


 « Les enfants vivant dans des zones où les combats sont actifs ne peuvent pas aller à l'école en toute sécurité, jouer dehors, marcher dans la rue ou être dans une voiture sans la menace constante de la violence. Ils ne peuvent pas s'endormir la nuit sans faire le cauchemar que leur quartier pourrait être incendié, et pour beaucoup, être déplacés une fois de plus» , a déclaré Chantal Sylvie Imbeault, directrice nationale de Save the Children en Haïti.

Elle a prévenu que l’escalade des violences affecte physiquement et mentalement les enfants.  Mme Imbeault a précisé qu’ « aucun enfant ne devrait vivre dans une peur constante. »

Save The Children Haïti a rappelé que la violence des gangs dans le pays a entraîné le déplacement de plus 700 000 personnes en 2024 sur une population de 11,7 millions d'habitants.  Parmi ces personnes déplacées figurent un enfant sur huit. L’organisme a alerté les vulnérabilité de nombreux de ces enfants. Selon l’ONG, ils font face à l’inaccessibilité à l'eau potable, à la nourriture ou aux soins de santé.


Save The Children Haïti lance un appel urgent à la communauté internationale pour l’augmentation du financement humanitaire pour Haïti et invite toutes les parties à venir au secours de ces enfants en les garantissant de l'aide humanitaire vitale et en aidant les travailleurs humanitaires à atteindre les personnes dans le besoin sans délai.

« Nous savons que les forces de sécurité rencontrent des enfants recrutés par des groupes armés et qu'ils sont pris entre deux feux. Ces enfants sont victimes de violations des droits de l'enfant et doivent être traités comme des enfants, et non comme des miliciens. Leur vie en dépend », a ajouté Chantal Sylvie Imbeault.


Par ailleurs, l’ONG  exhorte « la Police Nationale d’Haïti ( PNH) et la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) à faire preuve de transparence et de s'assurer que les forces ont adopté des mesures solides de protection des enfants, qu'elles ont suivi une formation préalable au déploiement sur la protection des enfants, la prévention de l'exploitation et des abus sexuels (EAS) et la violence contre les femmes et les filles, et qu'elles disposent de plans détaillés pour poursuivre la formation après le déploiement .»

Les violences sexuelles contre les enfants ont été multipliées par dix en 2024 en Haïti par rapport à 2023, selon l’ONU.
Dans un communiqué publié par Médecins Sans Frontières (MSF), il indique avoir soigné 4 463 survivants de violences sexuelles. Suivant les remarques de MSF, les violences sexuelles ont été de plus en plus souvent commises par des groupes armés. La majorité des victimes dont des filles, sont des personnes déplacées. 

Rappelons que durant l’année 2024, au moins 5601 personnes ont été tuées en Haïti suite aux violences perpétrées par les gangs armés. Les chiffres des personnes assassinées ont augmenté à plus de 1000 par rapport à l’année 2023. 2212 personnes ont été  blessées et 1494 autres ont été également enlevées par les gangs durant cette même période.


Par : Daniella Saint-Louis

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