PubGazetteHaiti202005

L’intox peut avoir conséquences sur le public et décrédibiliser les médias en question, selon Raoul Junior Lorfils de Loop Haïti

Bibliothèque Nationale d'Haïti

Dans le cadre de la célébration de la liberté de la presse, une conférence débat a été organisée à la Bibliothèque Nationale d'Haïti, le 7 mai 2021 sur le thème « comment les intox peuvent affecter la liberté de la presse ». Les journalistes Michel Joseph de la radio Caraïbes, Wendell Théodore de la radio Metropole et Raoul Junior Lorfils de Loop Haïti étaient les trois conférenciers invités à cette occasion. En l'absence des deux premiers, Raoul J. Lorfils était le seul à intervenir sur le sujet ,en se référant aux travaux d'analyse de Dr. Claire Wadler du First Draft News, dans son texte « Fake news, la complexité de la désinformation », publié en mai 2017. Il a évoqué « certaines méthodes à appliquer pour combattre le phénomène de l’intox qui gangrène les médias ». Selon lui, l'intox peut avoir « des conséquences non seulement sur le public mais peut aussi décrédibiliser les médias en question ».

« Ensemble de techniques qu'on met en place dans l'idée de véhiculer des informations erronées, parfois de façon délibérée, à des fins de manipulation, qui contribuent à la déstabilisation ou à désinformer les récepteurs de ces informations », tels sont les éléments de définition de l'intox fournis par le journaliste Raoul Junior Lorfils.

Il y a deux catégories d'intox, à en croire l'intervenant. « On parle, d'un côté, de la mauvaise information lorsqu'on partage involontairement une information fausse, déformée ou pas juste et d'un autre côté, la désinformation, lorsqu'un groupe de personnes décident pour des raisons personnelles de partager une fausse information, par exemple dans le cadre d'un combat politique », a précisé le conférencier.

Pour M. Lorfils, « le phénomène de l’intox est aussi vieux que le monde et cela vient mettre en péril la survie de la presse ».

Sept formes que peuvent utiliser les acteurs pour divulguer de fausses informations, de l'intox selon Dr Claire Wadler, rapporte Lorfils : :

« 1) La satire ou parodie, informations publiées avec aucune mauvaise intention mais potentiellement trompeuses. Une telle information peut nourrir des idées négatives du côté des consommateurs d'informations; 
2) Les liens erronés qui sont des titres, des visuels, des légendes qui ne correspondent pas avec leurs contenus;
3) Contenus trompeurs qui est l'utilisation trompeuse de l'information pour desservir un sujet pour porter préjudices à un individu, pratique utilisée surtout dans des périodes électorales;
4) Faux contextes, informations authentiques et vraies utilisées dans un contexte erroné;
5) Contenus fallacieux, imitation de véritables sources d'information comme, des faux comptes, pour donner des informations qui n'ont rien à voir avec la réalité;
6) Contenus falsifiés, ce sont des vraies images et des vraies informations falsifiées pour nuire;
7) Contenus fabriqués, où la majeure partie de l'information est fausse, créée dans l'intention de tromper ou de faire du tort ».

« Les premières victimes des fausses informations sont les citoyens consommateurs, qui peuvent être amenés à faire des mauvais choix. L'utilisation des intox peuvent également avoir des impacts sur les journalistes en créant un manque de confiance entre le public et eux et les médias », signale l'intervenant.

Pour pallier ce problème, Raoul Lorfils avance, entre autres, que « les médias doivent s'assurer d'avoir des professionnels de l'information formés et qui observent la déontologie et l'éthique du métier. Il faut établir des codes de conduite entre les médias, la société civile et l'État et des sessions d'éducation au média qui s'adressent au public, les consommateurs des informations, sur ce qu'est une information et comment identifier les bonnes et les mauvaises informations ».

Cette conférence qui s'est déroulée en présence du directeur de la Bibliothèque Nationale d'Haïti, Dangelo Néard, s'inscrit dans le cadre de la célébration de la liberté de la presse. A l'occasion, le directeur Dangelo Néard, qui est aussi journaliste, exhorte la population à être vigilante vis-à-vis des fausses informations. Il leur demande de toujours consulter plusieurs médias crédibles avant de faire foi à une information qui circule sur la toile. 

 

 

 

 

 

Par: Juhakenson Blaise

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