PubGazetteHaiti202005

Le commissaire du gouvernement Jacques Lafontant suspecté de corruption dans le collimateur du RNDDH

Pierre Espérance, directeur exécutif RNDDH

Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a accusé dans un rapport le commissaire Jacques Lafontant d’interférer dans l’enquête relative au dossier de cargaison d’armes et de munitions saisies dans la douane de Port-au-Prince en juillet dernier au nom de l’église épiscopale d’Haïti. De plus le RNDDH appelle à ouvrir une enquête sur le patrimoine du Magistrat. En réaction, le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me. Jacques Lafontant y a apporté un démenti formel, dénonçant une campagne de diffamation visant à ternir son image. 


Dans son rapport de 14 pages sur la saisis d’armes et de munitions à la douane de Port-au-Prince au nom de l’église épiscopale d’Haïti le 14 juillet 2022, le RNDDH dit « condamner les actes d’interférence du commissaire du gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, Jacques Lafontant dans ce dossier ».

Le RNDDH, a souligné que le chef du parquet de Port-au-Prince a, en effet, interféré à  l’enquête « en recommandant à titre d’avocat le sieur Ronald D’MEZA au propriétaire des containers et en continuant à mener une enquête parallèle alors que le dossier a été transféré au cabinet d’un magistrat instructeur, il a outrepassé ses obligations légales, constituant, ce faisant, une obstruction à la manifestation de la vérité ». 


« Par son comportement, il a dirigé tous les regards sur l’Eglise Episcopale d’Haïti alors que des personnes clairement identifiées, entretenant des liens directs avec les colis illicites saisis, ne sont nullement inquiétées. Ainsi, à trop vouloir protéger ses amis, le magistrat Jacques Lafontant a abusé de son autorité », a dénoncé le RNDDH.

Intervenant sur les ondes de Radio Caraïbes FM, au journal premier occasion, ce mercredi 19 octobre 2022, le commissaire du gouvernement Jacques Lafontant a apporté un démenti formel aux informations rapportées par le RNDDH.

Il dément avoir pris la défense de  Rémy Lindor, l’une des personnes indexées dans ce dossier, contrairement à ce qu’a affirmé l’organisation de défense des droits humains.

« Rémy Lindor vit en terre étrangère, alors j’ai donné un acte à la DCPJ pour le poursuivre, donc je ne peux pas être à la fois une chose et son contraire », s’est défendu Jacques Lafontant.

Aussi, il dément l’information faisant croire qu’il aurait recommandé à titre d’avocat Ronald D’MEZA au propriétaire des containers. Il explique que s’il est vrai que Me. D’MEZA est son cousin mais ils ne se sont pas vus depuis deux ans.

Il dément aussi lui avoir parlé au téléphone pour le recommander «  à qui que ce soit » affirmant qu’il est prêt à confier son téléphone à des enquêteurs pour confirmer les faits qu’il avance.


Le RNDDH a aussi appelé à ce qu’une enquête soit menée sur le comportement du commissaire du gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me. Jacques Lafontant et d’étendre cette enquête sur le patrimoine de celui-ci.

A ce propos, Me. Jacques Lafontant dit ne pas y voir d’inconvénient, arguant qu’il est « un professionnel et un travailleur aguerri » donc son patrimoine est le fruit de son travail, soutient-il.

Le commissaire du gouvernement denonce ce qu’il décrit comme une campagne de dénigrement du directeur exécutif du RNDDH, Pierre Esperance visant à ternir son image.

 

 

 

Par Kervens Adam PAUL

Category

Politique

Culture

Economie

Sport