Cap-Haïtien-Jovenel Moïse remet 8 moteurs à la centrale électrique de Saint Philomène

Le président Jovenel Moïse, accompagné de la première dame Martine Moïse, du premier ministre a.i Claude Joseph et du ministre des travaux publics Joacéus Nader, a procédé à la remise de 8 moteurs neufs aux responsables de l'ED'H à la centrale de Sainte-Philomène, au Cap-Haïtien, fermé depuis plus de 13 ans. A l'occasion, le chef de l'État a manifesté sa volonté d’ « électrifier les 151 communes du pays ». Il en a profité pour rappeler qu’ il ne quitterait pas le pouvoir avant la fin de son mandat en 2022. Jovenel Moïse n’entend pas non plus reculer devant son projet de changement de constitution « pour que tous les haïtiens puissent bénéficier du développement du pays ».

Devant une foule en liesse avec des pancartes brandies, sous un soleil de plomb, le président a lancé qu' « aujourd'hui, nous avons décidé de vous restituer la centrale électrique de Sainte- Philomène, dont l'État a perdu le contrôle depuis 2001 ». D’une capacité de production de 3 mégawatts, aujourd'hui la centrale est passée aujourd’hui à 10,8 mégawatts, a annoncé Moïse, l’air fier de pouvoir honorer son engagement après avoir, dit-il, surmonté d’énormes difficultés. 

A cette occasion, il n'a n'a pas manqué de revenir sur son slogan « Ti rès la se pou pèp la » en énumérant divers endroits électrifiés du pays : « la centrale électrique de 10,8 mégawatts de Sainte Philomène, la centrale de 5,4 mégawatts de Saint Raphaël, celle de 5,4 mégawatts des cayes, 5,4 mégawatts à Saint-Marc, 3,2 mégawatts à Pont Sondé, 60 mégawatts turbine à Port-au-Prince ». Et à ses détracteurs ou tous ceux qui oseraient s’opposer à son projet d’électrification du pays, il menace: « Je (veux) vous dire une chose pour le dossier de l'électricité:  c'est un train qui est en marche, faites en sorte que vos pieds ne soient pas sur les rails, il vous brisera », prévient Jovenel Moïse, martelant que pour la question du courant 24/24, il n’ a pas d'amis. « Il faut que toutes les 151 communes du pays soient éclairées avant la fin de mon mandat », promet-il.

Le président demande aux habitants de Sainte Philomène de surveiller la centrale, « de garder les yeux ouverts pour empêcher qu’on vienne leur retirer ce qu'ils ont  déjà entre les mains ».

De passage dans le nord, à l'occasion de la remise de ces 8 moteurs, le titulaire du palais national continue de critiquer et de rejeter la constitution de 1987. Selon lui, « on ne peut en aucune façon diriger le pays avec la constitution de 1987 ». « Pour voter un budget visant la construction des infrastructures routières, des hôpitaux, des écoles, des réseaux électriques, le parlement [ dont il avait la majorité dans les deux chambres, Ndrl] se réunit avec des gens biens placés dans le pays et (bloque) tous les projets du budget »,  dénonce Jovenel Moïse  qui n’accepte pas 
que « 6, 7 hommes à Port-au-Prince puissent imaginer que le pays leur appartient ». Il invite ses adversaires à « se réveiller de leur sommeil » et leur fait savoir qu' « il y a maintenant un président à qui, dit-il, ils ne font pas peur ». 

« Nous rêvons une Haïti où tous les haïtiens peuvent bénéficier du développement du pays; une Haïti dans laquelle on peut arrêter une personne lorsqu'elle ne paie pas ses taxes; une Haïti où tous les haïtiens peuvent vivre ensemble », affirme M. Moïse qui rappelle qu'il lui reste «  à passer 9 mois et 7 jours à la tête du pays », et passera « le pouvoir à un autre président élu issu d'élections libres, honnêtes, crédibles et démocratiques ». Depuis le 7 février 2021, le mandat de Jovenel Moïse a pris fin selon l'opppsition et des organisations de la société civile évoquant l'article 134-2 de la constitution amendée.

« Ce président n'est pas facile à renverser. Messieurs, je vous conseille de changer de métier. Le (propriétaire) du pouvoir est le peuple et c'est à travers les élections que je vais le remettre », déclare le chef de l'État qui demande à tous les acteurs de s'unir pour sauver le pays.

Juhakenson Blaise