Seule la Cour de Cassation a respecté la loi sur la déclaration de patrimoine. Que ce soit des anciens présidents, des sénateurs, des députés, des anciens premiers ministres, des ministres [...], la grande majorité ont enfreint ladite loi et n'ont pas déclaré leur patrimoine à l'entrée et sortie de leur fonction.
La Fondasyon Je Klere (FJKL) qui s'est donnée la peine de suivre le comportement des officiels haïtiens par rapport à la déclaration de leur patrimoine, présente ses statistiques sur 10 ans.
L'organisme de droits humains, suivant son enquête, note que de 2008 à 2018, seulement 46 % des 232 personnes assujetties à la déclaration de patrimoine l'ont fait
à leur entrée en fonction. Après avoir servi l'État, seulement 10,77 % à leur sortie de fonction ont déclaré leur patrimoine - présidents et premiers ministres inclus-.
Ce rapport prouve combien nos hommes d'État sont peu enclins à faire lumière sur leur patrimoine.
Sur la liste des personnes ayant violé sur la déclaration de patrimoine en Haïti à leur sortie de fonction figurent deux anciens présidents de la République, 3 Premiers ministres sur 7, 116 anciens ministres sur 131 et 86 anciens secrétaires d'État sur 90.
Seule la Cour de Cassation donne l'exemple avec 100 % de déclaration à l'entrée.
D'autres personnalités à savoir des ambassadeurs, secrétaires généraux, délégués et vice-délégués n'ont pas emboîté le pas. « 88 % des ambassadeurs, 89 % des consuls, 73 % des secrétaires généraux et 93 % des délégués et vice-délégués n'ont pas fait leur déclaration de patrimoine. »
Durant la période de 2008 à 2018, quatre législatures se sont succédé pour un total de 313 députés et 90 sénateurs.
93 % des sénateurs de la République n'ont pas fait de déclaration de patrimoine à leur entrée en fonction. Le chiffre augmente de 4 % à leur sortie de fonction.
Quant aux députés, 81 % d'entre eux n'ont pas fait leur déclaration à leur entrée en fonction. 93 % ne l'ont pas fait après leur mandat.
Au niveau du pouvoir judiciaire, 89 % des juges de Cour d'Appel, 37 % des juges des Tribunaux de Première instance, 44 % des juges de paix, 33 % des commissaires du gouvernement et leur substitut et 24 % des membres du CSPJ n'ont pas fait leur déclaration de patrimoine.
La FJKL estime que la situation est inacceptable et doit interpeller chaque citoyen, les associations de jeunes à exercer la pression nécessaire sur les pouvoirs publics afin de changer cette pratique susceptible d'encourager l'enrichissement illicite, la corruption et l'impunité.
Par Michel Césaire
- Log in to post comments