PubGazetteHaiti202005

Rapport du BINUH : Jean Ernest Muscadin « exécute des personnes en toute impunité »

Muscadin, comm gvnt

Jean Ernest Muscadin est dans le collimateur du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Selon un  rapport trimestriel de l’organisme de l’ONU sur la situation des droits de l’homme, plus d’une vingtaine de personnes ont été tuées par le commissaire du gouvernement de Miragoane durant le trimestre précédent.


Le commissaire du gouvernement de Miragoane, Jean Ernest Muscadin est indexé dans un rapport du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) sur les violations des droits de l’Homme en Haïti. D’après le BINUH, le commissaire Muscadin exécuté des personnes « en toute impunité. »

Le 23 juillet, il a assassiné, selon l’organisme, un homme à Miragoane dans le département des Nippes, alors qu’il avait exécuté 27 personnes durant le trimestre précédent.

Le BINUH dénonce toutes les violations des droits de l’homme perpétrées en Haïti. Il informe avoir recensé plus de 1200 assassinats et 700 blessés  en Haïti du 1er juillet au 30 septembre 2025 suite aux violences armées perpétrées dans le pays, tandis que plus de 140 cas d'enlèvements et 300 incidents de violences sexuelles ont été enregistrés.

30% des victimes ont été recensées lors des attaques perpétrées par des gangs, 61% lors des opérations des forces de l’ordre effectuées contre les gangs impliquant des éléments de la police, des frappes de drones appuyées par une compagnie militaire privée et le commissaire du gouvernement de Miragoane, Jean Ernest Muscadin, tandis 9% ont été enregistrés suite aux violences des groupes d’auto défense et des membres de la population dans le cadre du mouvement baptisé “ bwa kale “, indique le rapport.

Le BINUH recommande au gouvernement haïtien d’accélérer, avec le soutien de la communauté internationale, la mise en œuvre effective du processus de vetting au sein de la police. Il exige à ce que les policiers accusés d’être impliqués dans des violations graves des droits de l’homme soient traduits par devant la justice. 

Le commissaire Muscadin a été dénoncé à plusieurs reprises par des organisations des droits humains en Haïti pour sa méthode d’exécution sommaire dans sa lutte contre les gangs, alors qu’il martelait que tant qu’il est en poste, « le département restera un cimetière pour les bandits. »

En 2022,  le ministère de la justice et de la sécurité publique avait exprimé ses  préoccupations suite aux  pratiques « menaçant la paix, la sécurité publique » à Miragoane. Il avait annoncé la formation d’une commission pour enquêter sur les faits.
Cette décision avait été prise après que Jean Ernest Muscadin et son équipe avaient abattu deux individus présentés comme des criminels. 

Ils avaient été arrêtés dans la localité de Saint-Michel, à Miragoane dans un bus en provenance de Port-au-Prince et identifiés comme membres du gang « 5 Segond » opérant à Village de Dieu, lors d’un contrôle de routine sur un autobus assurant le trajet Port-au-Prince/Jérémie.


Le commissaire est devenu populaire pour ses propos virulents contre les bandits et ses actions musclées. Il bénéficie d’un énorme soutien populaire tant en Haïti que dans la diaspora en raison du climat sécuritaire qui prévaut dans la région du Grand Sud. À chaque rumeur de sa révocation par les autorités judiciaires, ses partisans gagnent les rues à Miragoane pour manifester leur colère. 

Ces dernières semaines, la probabilité d’une candidature de Muscadin à la présidence lors des prochaines élections en Haïti faisait la Une des réseaux sociaux.

 

 

 

Par: Daniella Saint-Louis

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